C’est James Ellroy qui le dit, dans "Books" ce mois-ci (mars 2016, page 16). Je reste fasciné par le personnage, comme coupé du monde ou plutôt de l’époque, du moment, enfermé dans son asile de fou qui oscille des années trente à 1972, avec des flics corrompus, beaucoup de racisme, Los Angeles, du noir et blanc et surtout du noir, en anglais dans le texte. NOIR.
Ellroy nous explique à quel point il est nécessaire d’être totalement obsédé, concentré, obnubilé par ce que l’on a à dire, et rien d’autre. (...)
Mes élucubrations
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L’art de lire est en train de se perdre
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De l’intérieur
26 février 2016, par Grosse FatigueA l’intérieur se passent des choses, et c’est l’impuissance. Je me suis dit cela en faisant euthanasier le cochon d’Inde, cette grosse femelle qui louchait un peu, que les gamins aimaient bien, et qui a échappé grâce au jardin à la merde industrielle. Car les vétérinaires eux-mêmes osent nous conseiller des croquettes dans des sacs en plastique métallique ou le contraire peut-être, juste avant de réclamer soixante Euros pour en finir avec la bête. La bête s’est surtout nourrie d’herbe et d’épluchures, (...)
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Le bon livre, comme un filon
23 février 2016, par Grosse FatigueIl pose d’abord le décor, comme Brel dans une chanson en noir et blanc, avec de la sueur. Puis le récit file, et l’on suit, et l’on en redemande. Voilà ce que j’aime chez les écrivains. Que la prose se pose, lentement, et que nos yeux, bien que rivés aux mots, ne soient plus que les accessoires des scènes qui défilent devant nous, mieux : à l’intérieur de nous. J’attends cette sensation à chaque fois que j’ouvre un livre.
Il faut parfois se forcer. Comme en musique, il faut se forcer. Puis le plaisir (...) -
Relativiser
18 février 2016, par Grosse FatigueAu début, j’ai relativisé. C’était une petite douleur, certes aigüe, mal placée, mais minuscule. J’ai mis ça sur le compte du vélo. Je n’en ai pas fait depuis novembre.
Et puis la douleur a reflué. Je faisais attention à bien me tenir, surtout dans le train, où je suis toujours de traviole quand il faut dormir à sept heures du matin, entre les comptables qui ne dorment jamais et les Parisiens qui se croient tout permis et chez eux partout avec leurs bagages encombrants et pire dans le TGV, pire !
Ce qui (...) -
Cinq catastrophes sans importance
18 février 2016, par Grosse FatigueL’amour : on en chie. Laura me dit qu’elle a passé deux heures à-côté de Simon qui est retourné chez sa femme qui lui a fait un troisième gosse pour bien le garder dans son pavillon le nez dans la crotte bien qu’elle eût su qu’il ne l’aimait plus et qu’il aimait Laura. Laura, je lui ai dit qu’il était pas pour elle, pas pour me placer moi, mais qu’elle, c’était expos parisiennes et amitiés sophistiquées mais elle insiste : à cause de la chimie des corps qui fait illusion souvent. La femme de Simon elle est (...)
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La bonne femme
18 février 2016, par Grosse FatigueTiens, regarde-donc, c’est d’elle dont je t’ai parlé ! Hein, Gisèle, c’est lui qui n’y croit pas dit-elle en me montrant du doigt, c’est lui ! Elle me présente à Gisèle, Gisèle a la cinquantaine luisante à peine, je veux dire la couche du derme déjà bouchée par cette volonté objective de ne pas montrer la sécheresse superficielle, cette envie d’artifice pour y croire encore, après avoir passé la barrière de l’âge. Elle me salue très polie, Gisèle, puis au bout d’un moment, de deux ou trois banalités, après (...)
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Florence s’est tuée
16 février 2016, par Grosse FatigueJe me souviens de la façon dont elle m’avait demandé de l’attendre, à la manière de Barbara dans Attendez que ma joie revienne. C’était l’époque des temps insouciants, pas d’argent, pas d’enfant, la peur de la trentaine je crois ou bien juste après, ces moments où l’on se croit obligé d’être adulte parce que ce serait l’heure. J’habitais au sous-sol d’une maison d’autrefois, et c’est le sol d’avant qui s’était retrouvé submergé par la rue elle-même, et la cour, pour faire bonne figure et continuer l’horizon, fut (...)
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Ce soir, je rentre
15 février 2016, par Grosse FatigueJe lis dans le train le dernier bouquin de Philippe Claudel et je me dis qu’il a bien de la chance de parler de la mort des autres en vivant à Paris, en faisant des films et en sachant de quoi il parle. J’aimerais avoir cette capacité d’observer le monde et de raconter les autres sans trop souvent ressentir ce besoin pressant de leur coller une claque. C’est que je fréquente des malpolis sans doute, ceci expliquant cela.
Par exemple ce soir un gamin la vingtaine s’est assis dans le siège (...) -
Pourquoi eux papa ?
12 février 2016, par Grosse FatiguePourquoi on parle autant d’eux papa ?
Parce qu’ils sont proches, parce que l’on s’y identifie, parce que ça pourrait être toi. Voilà ce que je réponds à la grande quand, une fois qu’elle a retiré ses écouteurs de ses oreilles, elle me demande incongrue cela. Pourquoi parler d’enfants morts dans un bus en Charente Maritime, alors que des centaines de gamins meurent chaque jour plus loin, et d’une manière encore plus atroce la plupart du temps : parce qu’elle est probable.
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J’ai revu Nicole
11 février 2016, par Grosse FatigueJ’ai revu Nicole complètement par hasard dans un train l’autre soir. Elle ne m’a pas reconnu. C’est agréable d’être physionomiste. Par exemple, tout à l’heure, l’avocat de mon ex-femme m’a tenu la porte en entrant chez le libraire. Très poli. Ce petit bourgeois facho parfumé naphtaline, celui qui légalement a dit à la juge pis que pendre sur moi en-tant-que-père et qui aurait mérité - s’il en avait été responsable - de prendre mon poing dans la gueule, ce type ne m’a pas reconnu.
Nicole ne m’a pas reconnu. (...)
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