Dire n’importe quoi, c’est à la porté de tout le monde. Nous étions quelques-uns il y a plus de vingt ans à raconter n’importe quoi ici-même, avant que les commerçants n’y flairent la bonne affaire. J’écoutais Mélenchon ce matin sur France-Inter dire n’importe quoi. C’est-à-dire raconter du vrai et du faux, pour mieux crédibiliser le faux. Quand l’une de mes filles croit que j’ai des points communs avec Zemmour, c’est ce que je lui réponds. Si un imbécile dit qu’il pleut quand il pleut, ou bien qu’Hitler aime (...)
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Sérieux s’abstenir
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Dire n’importe quoi
3 janvier 2022, par Grosse Fatigue -
Un matin sur le quai
27 janvier 2016, par Grosse FatigueIl faisait froid et humide et surtout il faisait encore nuit. J’ai cru le voir au-dessus des voies, venant du côté centre-ville alors que j’arrivais de l’autre côté. Je n’ai vu qu’une ombre, et comme c’est un ami africain, je n’ai pas été très sûr de moi. Il s’agissait peut-être d’un autre.
Derrière lui une femme s’éloignait. Je n’ai vu je crois que les mains enlacées s’éloigner l’une de l’autre. Je n’ai rien vu avant, j’étais encore dans l’escalier. Mais j’ai vu je crois les mains s’éloigner, et, à défaut des (...) -
A propos des rêves
15 décembre 2015, par Grosse FatigueCette nuit, avant de passer devant la juge, je suis parti. A la Victor Hugo, par la campagne, par la montagne, loin : rêver.
J’en ai parlé à l’ex-femme de ma vie l’autre soir en voiture et je sais que le nouvel homme de sa vie actuelle est incapable de lui dire d’aussi jolies choses : je lui ai demandé de ne plus venir dans mes rêves. Je lui ai dit arrête, tu as déjà quitté ma vie, alors ne viens pas non plus dans mes rêves.
J’assume cette double-vie : les rêves sont l’autre bord.
Et peut-être (...) -
Fernande te demande si tu
28 septembre 2015, par Grosse FatigueIl est vingt-trois heures quinze il faudrait dormir. La chatte dort, les cochons d’Inde dorment, l’araignée au plafond dort, les amis sur Facebook™ dorment, la lune n’est pas rousse, il faudrait dormir.
Puis un email apparaît avant que je ne ferme le tout pour essayer de faire de beaux rêves : Fernande te demande.
J’ai l’habitude de ce genre d’email. C’est toujours pareil, c’est américain et c’est mal traduit, c’est pitoyable. Mais voilà que Fernande me demande si je..
Enfin voilà.
Et j’ai compris, (...) -
My favorite things
13 septembre 2015, par Grosse FatigueNous avons joué My favorite things samedi matin, avec mes trois copains du quartet hasardeux. Je fais de mon mieux. Je me sens plus à l’aise sur cette mesure bancale et ternaire, à rêver d’Afrique et de saxophoniste, et surtout de John Coltrane. C’est une chanson triste. Elle ne paye pas de mine mais elle est triste, tout comme Brasil peut l’être. J’aime ces chansons qui peuvent être gaies et se maquillent, car elles sont tristes et nous font du bien. Summertime est de cet acabit aussi. Il y a du (...)
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La terre en chocolat
9 septembre 2015, par Grosse FatigueSur le web, des liens sponsorisés sur des filles à gros seins, ou un équivalent quelconque. Même sur les sites des journaux, il y a un lien direct vers la connerie, comme un trou, des toilettes vers la bêtise immonde. Les beaux outils finissent toujours par abattre des arbres. Entre autres.
Et puis au milieu de tout ça, la taille des planètes du système solaire. Moi j’aime beaucoup les planètes. Ça me fait rêver. Un schéma nous montre que toutes les planètes du système solaire tiendraientt entre la (...) -
Victoire au sprint
28 juin 2015, par Grosse FatiguePapa,
Tu es mort le premier mai 1988. Ça fait un bail. Mais ce matin, je ne sais pas pourquoi, ce matin de juin où le vent du sud nous annonce le Sahara et le Maroc, ce pays où tu vivais en 1938, ce matin, ton fils le petit dernier, eh bien, moi-même, figure-toi papa, que j’ai gagné au sprint !
J’en avais les larmes aux yeux. Je n’étais pas revenu dans mon club depuis Noël, depuis que j’avais découvert que la merveilleuse mère de tes petits-enfants me trompait depuis neuf mois avec la pire des (...) -
Brett Sinclair et moi
21 juin 2015, par Grosse FatigueLa vague des amis reflue je l’ai déjà dit je vais maintenant m’abstenir. Tout rentre dans l’ordre, elle est partie et revient de temps en temps quand je ne suis pas là pour récupérer des couteaux des plats des serviettes. J’ai honte de l’avoir aimée. Pourvu que les enfants ne le sachent jamais. La vague des amis reflue et je me pose souvent ces questions cons amour amitié allons donc. Ma fille de treize ans m’a fait la leçon. Papa, l’amour, ça ne dure pas et ça finit vraiment très mal. Regarde-toi à (...)
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Ils s’appelaient tous Michel
7 juin 2015, par Grosse Fatigue"Papa, c’est Michel quoi celui-là ?
C’est Polnareff.
Non, mais pas Paul, c’est bien Michel qui a tué grand-maman ?
Oui, c’est Michel Polnareff.
C’est son nom Michel-Paul Nareff ?
Non, son prénom c’est Michel.
Et celui qui a fait comme l’oiseau ?
C’est Michel Fugain.
Et Michel Sardou, c’est la même époque ?
Oui. C’est quand j’avais ton âge.
Les chanteurs s’appelaient tous Michel ?
A peu près tous. Michel Jonasz. Michel Delpech. Michel Sardou. Michel Fugain. Michel Polnareff.
Oui mais (...) -
Ce soir je fais comme tout le monde
23 avril 2015, par Grosse FatigueCe soir il est presque minuit et je regarde un mauvais film haleine chocolat sur une chaîne de la TNT, même si je ne sais pas ce que cela veut dire. Avec Laetitia, on a bu deux bouteilles de Bordeaux, et puis elle est allée se coucher, alors j’en profite pour dire au monde entier que ce soir, je fais comme tout le monde. Mais je le fais exprès. J’ai trop mangé et trop bu, je n’en fais pas un plat, j’essaye de voir ce que ça fait. Canapé pieds en l’air ventre tendu film standard comédie à la française. (...)