GROSSE FATIGUE cause toujours....

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Tu votes pour qui ?

dimanche 16 avril 2017

La question classique. Et toi, tu vas voter pour qui ?

Je suis trop vieux pour voter. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les personnes âgées continuent à voter autant : elles devraient avoir compris et puis, elles vont mourir. Ça devrait suffire comme ça. Combien d’années encore va-t-on trimbaler nos convictions ?

Oh j’entends déjà Omar me dire que l’on en a de la chance d’avoir le choix entre la peste et le choléra, la marmelade libérale et l’Etat social. Oui j’en conviens. En ne votant pour personne, en ne votant pour rien, j’ai l’impression de ne plus avoir à assumer mes impuissances. Tous les jours je suis obligé de partager l’air de mes contemporains. Et parfois, il vaudrait mieux en finir. Quand on sait que ce gamin qui met son téléphone à 600 Euros à fond pour écouter de la merde dans le tramways n’a absolument rien à foutre de Macron ou de Fillon ou de qui sais-je encore ? Quand on voit ces crétins aller acheter le pain en 4X4 à deux bornes de chez eux et à laisser le moteur allumé parce que ça consomme moins... Quand j’entends mes étudiants me dire que leurs opinons valent mon avis et que ma vie ne vaut pas grand-chose au final, tant je perds mon temps à leur débiliter des théories classiques et vieillottes vous pensez bien (ou plutôt non), je leur parle de choses d’avant internet. Heureusement que je n’enseigne pas la géologie....

Ah, et puis : l’appel au peuple, au populo, ou bien l’appel aux racines chrétiennes, à toutes ces saloperies qui nous empêchent de nous croire anarchistes, ah franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre du peuple ma pauvre dame ? J’en connais du peuple, j’en ai subi des connards de la maternelle au collège, ça c’était du peuple, à dire n’importe quoi comme papa parce que c’était un ancien d’Algérie et qu’il fallait cogner ou bien parce que c’est comme ça qu’on fait chez ces gens-là.... Tu parles d’un peuple. Je hais le peuple à vrai dire. Le peuple, le populo, le prolo, le bourgeois, le français et tout ce qui rentre dans la métrique d’une nation bien trop préoccupée par son identité que par la catastrophe à venir. Je hais les pavillons et le polystyrène. Vous m’avez compris...

Ce matin, des champs de colza à perpétuité. Les agriculteurs cancéreux continuent de faire des affaires en balançant pesticides et engrais pour qu’on puisse bouffer de la viande rouge à Noël. J’en ai marre de cette laideur et du spectacle où l’on nous fait croire que quelque chose va changer, que l’innovation va améliorer notre quotidien, que les gens seront meilleurs alors que les enfants gâtés n’ont jamais rien donné d’autre que des salauds.

Je ne vote plus. C’est déjà ça.