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Cinq catastrophes sans importance

jeudi 18 février 2016, par Grosse Fatigue

L’amour : on en chie.
Laura me dit qu’elle a passé deux heures à-côté de Simon qui est retourné chez sa femme qui lui a fait un troisième gosse pour bien le garder dans son pavillon le nez dans la crotte bien qu’elle eût su qu’il ne l’aimait plus et qu’il aimait Laura. Laura, je lui ai dit qu’il était pas pour elle, pas pour me placer moi, mais qu’elle, c’était expos parisiennes et amitiés sophistiquées mais elle insiste : à cause de la chimie des corps qui fait illusion souvent. La femme de Simon elle est bien gentille elle l’aime même si tout ça mais elle le garde alors c’est la merde et puis y’a les enfants voyez le topo.

Abdel me raconte qu’il s’est fait larguer et me dit mais comment t’as fait avec tes quatre enfants donne-moi des conseils.

Et puis voilà la grande perche qui rentre dans son bureau et qui nous raconte qu’elle en chie des ronds de chapeau. Je dessine un diagramme pour contenter tout le monde faut pas déconner c’est pas la Syrie on est en vie des tas de culs nous attendent ! Abdel me dit : Grosse, t’es complètement dingue ! Je n’avais pas vraiment envie de dire "culs" mais ça m’a échappé, comme un singe du zoo.

La grande gigue en rigole. Mon diagramme, c’est sur la réaction croisée des divorcés quand ils donnent des conseils, selon qu’ils sont partis ou ont été largués. C’est de la sociologie à deux balles, ça coûte pas cher.

Abdel ne va pas mieux et puis Laura s’écroule, maintenant que je suis repassé par son bureau.

Et puis Cécile veut larguer son mec. Elle m’envoie des messages de loin, on va se voir en mars. Elle est juste sublime. Elle veut que l’on rattrape le temps perdu. Rien ne va plus.

J’ai changé les noms : pour faire plus vrai.

Sauf pour Nathalie. On dirait l’une des filles du harem virtuel de Jean-Denis, du temps où je ne bougeais plus et où lui bougeait tout le temps. Nathalie me dit des trucs de fous, c’est presque dérangeant parce que ça existe vraiment, et ça me fait très peur. Elle me dit : "Viens la semaine prochaine, il sera pas là." Franchement, j’ai peur. Il pourrait être là. C’est avec elle que j’avais eu cette histoire folle où j’étais venu chez elle avec ses clefs en la croyant seule et qu’un type se cachait dans son lit pendant qu’elle était dans la douche et que j’étais nu et en forme les croissants à la main, et que je suis reparti en courant oubliant une chaussette et les pains au chocolat. N’importe quoi. Vingt après, elle insiste pour que je revienne. C’est fou. Ne pas prévenir les enfants sur la folie qui continue. Elle a même trouvé un amant, elle est aussi en train de divorcer, elle me dit que son ancien mari est un con et je prends ça pour moi, une sorte de solidarité, elle me propose des choses insensées, j’ai mal à la tête.

Il paraît que les deux fonctionnaires se sont quittés et que lui a pété les plombs en cassant des verres et des assiettes. Je comprends et ça soulage. Je savais que le divorce permettait aux agents immobiliers de s’en mettre plein les poches, j’imagine que les fabricants de vaisselles s’en sortent bien aussi : voilà un beau moyen de changer d’assiettes.

Un collègue passe me voir : "Tu peux venir la voir, elle n’est pas dans son assiette.." Véridique.

Je n’ai pas osé lui parler de Limoges ou des faïenceries de Gien.