Sur la plage abandonnée, près de Montpellier, entre lac et mer, entre sel et terre, les gamins bronzés dans l’eau, les parents affalés fatigués, sous un soleil de plomb. J’étais parti marcher, parce que la plage, il faut dire que ça m’ennuie. Je regardais les corps et les visages, les attitudes et le paysage, je comptais les tatouages pour créer une sensation statistique : dix-sept pour cent des corps étaient ainsi parsemés de mauvais goût, et je pensais à Auschwitz en plein été. La servitude volontaire (...)
Mes élucubrations
Articles les plus récents
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De la burqa en milieu humide
7 avril 2016, par Grosse Fatigue -
Le retour de la vache folle
29 mars 2016, par Grosse FatigueLe préfet de la région concernée est rassurant : la vache folle est une exception sans danger, de même que la percée de Sedan en 1940 était, dans la même région et pour les mêmes causes, la même chose : une exception.
La France est exceptionnelle. Je nous, vous, tout le monde. Le Français est un être exceptionnel. J’ai moi-même hérité de cette prétention à l’exceptionnalité, un mot qui n’existe pas.
De même que la France n’a pas été survolée par le nuage de Thernobyl, de même que nos ingénieurs sont les (...) -
Australo-piteux
29 mars 2016, par Grosse FatigueSur la table de la cuisine traînent en pagaille des magazines par dizaines, selon mes états d’âme, et avant que la panique ne me prenne, mensuellement, et que je ne les range, de préférence dans les toilettes, car on retient mieux les mots quand on sort de constipation, c’est prouvé scientifiquement.
Sur la table de la cuisine, deux figures. Un supplément de "La Recherche™", et le dernier Books™ , ayant pour titre "Fallait-il republier Mein Kampf ?", avec l’oncle Adolf et son beau profil d’illuminé. (...) -
Terminale "L"
29 mars 2016, par Grosse FatigueC’est la fille d’amis d’un ami de loin en loin. Je suis là par hasard et c’est Pâques et je m’en fous. Ce lundi, je me fous de tout, j’ai cueilli des pissenlits en pensant à mon mal de dos qui revient, comme l’hiver reviendra aussi un jour.
A table, il y a un ancien imprimeur. Un ouvrier. Je veux dire : un artisan. Il me raconte l’offset, les caractères de plomb, les machines Mitsubishi™ qui ont remplacé dix ouvriers pour produire cent fois plus avant que l’on ne ferme l’usine. Il me raconte des tas de (...) -
Je n’aurais jamais cru
24 mars 2016, par Grosse FatigueAznavour tient en une quinzaine de chansons. C’est déjà beaucoup. Ce soir, en rentrant, je sais que les mômes ont préparé des cadeaux de mômes, les cadeaux si précieux en ces temps de manque d’amour, avec des fresques de papier, des petits mots découpés, des embrassades tous ensemble, dans la cuisine nous cinq. On ajoutera sans doute au menu la chatte folle qui nous réveille la nuit et les cherche une semaine sur deux, les bébés cochons d’Inde parce que j’assume mon côté péquenaud, et peut-être je ne (...)
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Et puis vieillir sans faim
24 mars 2016, par Grosse FatigueDemain c’est mon anniversaire. J’ai la tête de mes artères. Ça va.
J’ai lu un petit papier de Charlie Hebdo à propos d’un nouveau bidule qui nous permettrait un bricolage génétique sans fin. Charlie dit un peu n’importe quoi. Le nom du truc : Crispr-Cas9.
En fait, il doit s’agir d’un moyen de bricoler à l’infini notre ADN.
Je n’avais pas fait le lien avec mon anniversaire demain.
Et puis j’ai repensé aux utopies de la Silicon Valley, et à la vieillesse d’Ernst Jünger. Vers quatre-vingt dix ans, le vieil (...) -
Le bilan carbone du mercredi, par exemple
23 mars 2016, par Grosse FatigueLe bilan carbone du mercredi n’est pas reluisant. Je ne compte plus les allers-retours consacrés à mes enfants privilégiés qui font de la musique et du sport, dans des lieux différents et à d’autres horaires. Le mercredi est une longue course-poursuite qui doit permettre aux enfants privilégiés de ne pas traîner en bas des barres d’immeubles puisque l’on n’y habite pas.
C’est l’avant-dernier aller-retour, le grand lunaire adolescent sort de sa poche une photocopie recto-verso pliée dont la plupart des (...) -
Des histoires de voyous
22 mars 2016, par Grosse FatigueIls l’ont fait et le feront encore, quelques assassinats au nom d’un mensonge millénaire, d’autres l’ont fait avant eux, pour les mêmes causes ou de vagues raisons, l’ensemble de tout cela se rapportant à des croyances, c’est-à-dire le plus souvent à du vide camouflé dans un emballage de peurs et de merveilleux.
Personne pour nous dire que nos combattants de dieu ne sont que de petits voyous qui, selon l’âge, se refont une virginité passant du pétard à la pétarade, et se suicidant en espérant tout (...) -
Mon slip en argile
21 mars 2016, par Grosse FatigueJ’ai toujours eu un problème de slip. Oui, je sais, à quelques jours de mes cinquante ans, c’est un peu n’importe quoi de me confier au monde entier, à vous tous, les gens, vous tous, les inconnus, c’est un peu comme montrer mon cul, mais n’y comptez pas.
Car ce soir, avant le journal de vingt heures que les deux petits attendent surtout pour voir "Parents : mode d’emploi" juste après (un comble quand on a divorcé), eh bien, il y avait cette publicité pour le test du cancer de l’anus, même si ça (...) -
Nos naïvetés
18 mars 2016, par Grosse FatigueL’actualité me fait rire. Un évêque catholique protège des prêtres pédophiles, et des gens s’en plaignent, alors qu’il ne fait que son métier. Des riches manifestent contre l’implantation de pauvres dans leur quartier de riches. Pendant ce temps-là, d’autres gens font des pétitions pour que tout cela cesse.
Ah ah ah !
Mais si les prêtres catholiques n’avaient pas une petite déviance sexuelle, seraient-ils devenus prêtres catholiques ? Et à quoi sert le protestantisme ? On se le demande.
Quant aux riches, (...)
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