Des filles m’écrivent. Je ne sais pas comment elles ont eu mon adresse, ni mon téléphone, quoique, vraisemblablement, elles ne l’ont pas. Mon email doit traîner quelque part, comme par magie.
Sur Facebook, une fille étrange a voulu devenir l’ami de mon faux profil, le profil gauche. J’ai laissé faire pour voir, pour observer. Comme il n’y a plus d’insecte dans les bois, je regarde sur le plat de l’écran ce que font les gens. Un jour, cette fille me demande si j’ai bien dormi. Mais qu’est-ce que ça (...)
Mes élucubrations
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L’influence des planètes
22 janvier 2016, par Grosse FatigueJ’avais un ami qui jouait très bien de la basse et qui chantait aussi. J’aimais bien ce type que j’ai perdu de vue comme il a perdu les femmes qu’il n’aimait plus comme tout le monde à vrai dire. Il y a longtemps, il lisait des traités d’astrologie et ça me faisait bien rire. Comme j’étais un mauvais batteur mais un beau-parleur, il avait essayé de me convaincre de la véracité de l’astrologie. Je l’avais facilement converti à penser à autre chose en lui parlant de la masse de la Tour Eiffel, ce qui marche (...)
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Elle se barre
21 janvier 2016, par Grosse FatigueJe me barre, ça y est !
Elle est souriante et presque pliée en deux comme si elle nous avait joué un bon tour, un peu après ses quarante ans, elle n’en pouvait plus, de faire partie d’un pool de secrétaires, à faire ceci, à faire cela, à parler bigoudis mises en plis et divorce ou repassage, à regarder s’éloigner d’elle ceux qui pouvaient s’éloigner d’elle. Depuis qu’elle a un logement social, elle me confie qu’elle est libre, qu’elle veut faire de l’intérim et quitter les mégères et les sans entrain, (...) -
Killian et les automatismes
21 janvier 2016, par Grosse FatigueSa mère l’appelle du bout du couloir.
La porte est grande ouverte. La voix nous annonce que nous avons pris place à bord du TER de la Région, et qu’il faut dire merci à la Région de bien avoir voulu nous payer un aussi joli train. La lumière est froide, drue, verticale, hospitalière dans le sens de l’hôpital : clinique en somme. On pourrait facilement disséquer nos cadavres de vraies vies ici-même. Des écrans plats nous annoncent où nous allons et quand nous y serons, et une voix féminine et absurde (...) -
Vote papa, vote !
21 janvier 2016, par Grosse FatiguePapa, tu vas voter pour qui aux présidentielles ?
Je me souviens d’une discussion de ce genre à l’époque où je trainais sur les bancs de la fac et où je regardais les autocollants des anarchistes c’était chic c’était évident, élections, pièges à … Je me souviens de cette longue discussion avec un journaliste de FR3 qui couchait en douce avec une copine à moi (Mourad, où es-tu ?) et qui se moquait bien de mon discours anti-élections lui qui parlait de l’Algérie où son père avait vécu et ce qu’il aurait bien (...) -
Lucien Clergue et Bach, des Parisiennes
20 janvier 2016, par Grosse FatigueJe n’avais pas prévu d’y aller. J’avais même oublié. Je l’ai presque raté. Mais j’y suis allé aujourd’hui. L’entrée H du Grand Palais est toujours aussi minuscule, il faisait froid et humide à Paris, comme si janvier s’était invité impromptu avec beaucoup de retard. Bowie s’étalait aux devantures des kiosques, heureux et beau et vivant, et en 33 tours dans une vitrine du quinzième, avant 1972. J’ai pris une photo. Aux Champs-Elysées, sur la statue du Général de Gaulle, chiait la mouette de Gaston Lagaffe, (...)
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L’origine de la vulgarité
19 janvier 2016, par Grosse FatigueLà là là je cherche du parfum à offrir à une brune mais je ne sens que du parfum vanille dedans pour des blondes en voie de disparition. Les parfums des grandes marques sentent la vanille de synthèse et la globalisation, et l’argent des actionnaires. Je demande aux dames si elles ont du Fendi mais on n’en fait plus monsieur, on fait du standard. Je renifle dans tous les magasins de la ville les parfums dont j’ai oublié le nom, et puis je n’ai plus l’habitude d’offrir du parfum à une femme même si (...)
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La mauvaise porte
18 janvier 2016, par Grosse FatigueSe tromper de porte. Parfois j’ai l’impression que ma vie entière est une erreur d’aiguillage. Comme se tromper de porte et arriver dans une réunion pour se rendre compte au bout de quarante-cinq ans que l’on n’était absolument pas concerné par la question traitée, qu’elle n’avait pas un grand intérêt, voire qu’il n’y avait pas de question traitée, mais juste du temps perdu.
J’y pense parce que je suis au dernier rang d’un amphi où dorment d’habitude les mauvais étudiants, cachés derrière des ordinateurs à (...) -
Clodo et Clodette : acte III
14 janvier 2016, par Grosse FatigueJe l’ai vue dans le bus avant de monter dans le train, je suis descendu du bus elle m’a souri, ce qui m’a tout de suite alerté sur le danger qu’elle représentait pour les types normaux. Elle portait un téléphone portable et des fringues normales, aussi normales que tout ce qui se recycle chez Emmaüs mais elle parlait fort et j’allais oublier : on reconnaît les prolos et leur ascendance perdue à la qualité de leurs dents, je veux dire la mauvaise qualité de leurs chicots pourris. Elle était propre sur (...)
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De l’inconceptualité de la mort et puis notre manque d’imagination
14 janvier 2016, par Grosse FatigueLe petit me demande ce qu’est la mort ça tombe bien je n’en ai aucune idée mais je me posais aussi la question à force de voir Galabru et Bowie (!) sur un nuage en dessins pour nous faire bien rire avec Boulez (non) ou Michel Delpech et puis surtout celui que l’on attend tous ailleurs, le chanteur de la beauferie made in France, notre immense Johnny au secours. Johnny pas mort mais Bowie : si.
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