Accueil > Grands principes de l’économie > Tant de travail et la vraie vie
Tant de travail et la vraie vie
mardi 15 avril 2014, par
Je connais des gens qui travaillent tout le temps qui sont si absorbés par leur travail qu’ils admettent ne rien savoir faire d’autre ne rien savoir de la vie en général de la vraie vie celle où l’on met des virgules. Où l’on évite les "que" à outrance et les "qui" permanents. La vie tranquille, la vie choisie. La passionnante.
C’est un rêve de gosse, d’aventurier la vraie vie. C’est Jules Verne et Deux ans de vacances. C’est la déconnexion. Eteindre sans jamais redémarrer. Ça existe : luthier, chercheur, jardinier, ébéniste ?
Tout cela n’aurait aucune importance si l’on ne passait pas sa vie au travail quand on en a un. Je côtoie des gens qui ont un travail routinier et sans intérêt. Elles comptent bien le conserver toute leur vie.
Et puis voilà Yvon Gattaz. Ou son fils c’est la même chose. Je viens d’effacer ce que je voulais dire de lui par erreur, en cliquant je ne sais où, car je suis énervé. Il faut dire qu’Yvon a de sacrées idées : chez ces gens-là, on a les mêmes idées de père en fils.
JE TIENS À DIRE QUE ÇA N’EST PAS MON CAS.
L’idée du père donnée au fils est d’instituer un SMIC jeune mais sans doute plutôt pour les prolos jeunes. Tant mieux après tout : les cancres n’avaient qu’à se lever du bon pied, ou de bonne heure, comme dans toutes les familles bourgeoises. Je suis le premier moi-même à pester contre les prolos à l’entrée de l’école qui fument en baillant en tenant mal par la main leurs enfants au lieu de leur chanter du Bach qu’ils n’auront jamais de toutes façons. Certes certes. Mais je pense qu’Yvon n’a pas du tout dans l’idée d’instituer un SMIC pour les jeunes ingénieurs diplômés de Centrale ou de Telecoms ? Si ?
Allons donc.
Non, le fait est que, chez ces gens-là : on n’aime pas les jeunes. Ils ont des réductions pour tout et rien, voyagent moins cher que ceux de mon âge, et en plus, sont malpolis. Mais ça n’est pas vraiment pour cela que les vieux des vieilles dynasties bourgeoises françaises n’aiment pas les jeunes. C’est surtout :
PARCE QUE - MÊME JEUNES - LES GATTAZ N’ONT JAMAIS ÉTÉ JEUNES.
La grande force de la bourgeoisie française (je ne parle pas de sa disparition au profit de Google™, de Facebook™ ou de ne je sais quelle connerie branchée), non, la grande force de la grande bourgeoisie française, est de faire des enfants tristes vieux dès la naissance. Pourquoi croyez-vous qu’on les mette dans l’enseignement catholique ? POUR AVOIR PEUR.
PUTAIN : je suis énervé par les cons. Je ferais mieux d’aller bosser la musique.
Mais c’est vrai, regardez ces pauvres enfants déjà trop propres même dans leurs chasses à cours de récréation... Avez-vous déjà vu un enfant de la grande bourgeoisie avec la simplicité et le sens de l’humour ?
Comment avoir le sens de l’humour quand on porte un Loden™ vert depuis l’âge de cinq ans et que monsieur le curé n’est jamais très loin ?
Voilà : Gattaz se venge. Voir un rasta, un geek, un punk ou simplement un crétin sur un jeu vidéo, ça l’emmerde. Car le travail, même le plus inutile, occupe l’homme et nous évite l’oisiveté. Pauvre patron du CNPF (je suis ringard). Incapable d’imaginer une appli pour agrandir la bite (contrairement à moi), il espère motiver les jeunes à gagner moins qu’en n’en foutant pas une afin de se mettre au boulot qui n’existe pas... Ou alors couvreur. Mais seulement en juin, et encore, il faut éviter les orages.
Moralité : la France est foutue. Oui, les patrons sont extrêmement cons, les jeunes sans doute aussi, et je n’ai aucune conclusion plus énervante que mon énervement devant tant de bêtise héréditaire. Qu’on les exporte en Amérique les patrons français ! Avec le nouvel accord de libre-échange, on devrait avoir la paix. Ils iront vendre leurs presse-purée et leurs minitels™ au Texas et youpi.
Youpi !