Oui je sais. Le calembour est un truc de vieux. Mais c’est comme faire des rythmes sur les tables, j’ai du mal à m’en empêcher. Le batteur a la chance de n’en faire qu’à sa tête, clac, paf, boum boum, tête à claques.
J’écoutais encore l’une de ces âneries sur la fin du monde de ces imbéciles de Mayas. Je ne sais pas s’ils mangeaient les oreilles de leurs ennemis après les avoir fait bouillir. Mais d’autres peuples ne se gênaient pas. Pendant ce temps-là, au Mali, on coupe des mains, les mains des joueurs de (...)
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Les grandes illusions
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Une grande faim du monde
7 décembre 2012, par Grosse Fatigue -
Maffesoli : la crise n’est pas économique
26 novembre 2012, par Grosse FatigueJ’ai souvent vu Michel Mafesolli en conférence. Pur guignol. J’adore ce type. Je l’admire. C’est un mystère. Comment peut-on à ce point faire du passé table rase ? Par ailleurs, comment s’habiller en dandy au milieu d’un public de sociologues gauchistes ? Ah, de vieux souvenirs... La fac gauchiste, Mafesolli au milieu nous vantant les choix identitaires, ces gens qui partagent les mêmes types de caleçons, une sorte de sociologie à la Cathelat en plus propre. (Les sociologues me comprendront, les (...)
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JOUIR DU PASSAGE EN CAISSE
15 novembre 2012, par Grosse FatigueAu supermarché.
Heure de pointe.
Des dizaines de retraités ont eu leur bon de sortie. A pas lents, ils se fournissent pour les deux jours qui suivent. Il m’est très douloureux de me savoir comme eux, en 2032. Est-ce nécessaire ? Dois-je y penser ?
Au rayon légumes frais, une apparition : deux bonnes sœurs. A elles seules, elles me rappellent, comme si cela était nécessaire, que l’ennemi n’est pas qu’islamique. Laissez les religieux faire à leur guise, et c’est le voile sans le Vendée-Globe™. Quelle (...) -
Danser avec Cécile
7 novembre 2012, par Grosse FatigueJ’ai rêvé que je dansais avec Cécile. Non pas que Cécile fût la danseuse la plus sensuelle. C’était la plus classe.
Malgré mes pieds constamment dans le ciment. Malgré mon dos douloureux même à vingt-deux ans. J’ai rêvé que sur One and only, d’Adele, je dansais avec Cécile. Que les crétins me reprochent mes choix musicaux ne me frôlerait même pas l’esprit : j’aime les slows, et Joe Jackson aussi, et tant mieux.
Danser avec Cécile, en tournant avec elle maintenant qu’elle a quarante-six ans. Et moi aussi. Rien (...) -
Les amis
23 octobre 2012, par Grosse FatigueCe matin : brouillard. Le jardin baigne dans du vert et du gris humide, une aquarelle automnale sans rouge vif ni jaune fané : il est trop tôt encore. Ne pas oublier que les saisons reculent un peu plus chaque année. Le potager pourrit lentement, seuls les choux gardent une certaine fierté, se croyant plus que nous capables de passer l’hiver.
J’y pense : je n’ai plus d’amis.
Il en vient de temps en temps, mais le temps, le temps : le temps sépare. Je sais bien que je le mérite en partie, je suis (...) -
La fille qui voulait qu’on lui parle d’elle
14 octobre 2012, par Grosse FatigueJ’ai longtemps été amoureux de la fille qui voulait qu’on lui parle d’elle. Même aujourd’hui parfois, je pense à la fille qui voulait qu’on lui parle d’elle. Rien d’autre ne l’intéressait vraiment. Et comme nous étions nombreux à nous intéresser à elle, le vainqueur était celui qui lui parlait le plus d’elle.
A dix-sept, j’avais réussi à beaucoup lui parler d’elle. Elle avait donc dégrafé son soutien-gorge et c’était d’un seul coup comme un pluie tropicale en plein janvier. On avait de quoi parler d’elle. Elle (...) -
Pourquoi j’ai plutôt raté ma vie
14 octobre 2012, par Grosse FatigueLa question est prétentieuse mais vaut le détour. Je me demande souvent, de plus en plus souvent, pourquoi j’ai raté ma vie. Ce n’est pas qu’elle est totalement ratée, je pourrais être SDF, va-nus-pieds, clodiquant, ou cahotique intégriste, en un mot : je pourrais être pire. Mais la prétention valant ce qu’elle vaut, il me semble que j’aurais pu mieux faire.
La question vaut d’autant plus d’être posée qu’étant père de pas mal d’enfants, j’aimerais bien leur éviter ce vide de la quarantaine entamée, sachant (...) -
Le ravissement de la libraire
7 octobre 2012, par Grosse FatigueIl y avait comme un contraste appuyé entre le sourire de la jolie rousse XIXème siècle à la caisse de la librairie. Elle semblait réellement heureuse que je lui achète le dernier Salman Rushdie, homme qui souffre pour moi. Elle me remercia très sincèrement et, sous sa peau diaphane, je vis battre son cœur, à coup sûr solitaire pour moi qui voulait la croire, encore un peu, célibataire. J’aurais bien aimé lui parler, lui dire n’importe quoi sur les livres photo du fond, ou sur les essais de l’autre pièce. (...)
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Pressé d’entrer dans la vie
22 septembre 2012, par Grosse FatigueC’est une étudiante des plus charmantes, des plus sérieuses. Elle comprend vaguement que mon humour a autrefois été assez légitime pour faire rire trente pour cent des gens normaux de mon âge. Elle comprend que c’est fini mais n’irait pas me le dire et me faire de la peine. A quoi bon ? Dans deux heures, ses études auront enfin pris fin. Une soutenance et au revoir, et plus jamais de visu je ne pourrais lui baragouiner deux ou trois sornettes sans importance. Oui : elle est pressée d’entrer dans la (...)
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Qu’est-ce qu’on en a à foutre d’HEC ?
21 septembre 2012, par Grosse FatigueUn ami me parle de son fils si brillant si poli si premier de la classe. Sa terminale S, sa prépa HEC, son avenir brillant, globalisé, policé et cérébral, la fierté d’un père.
Je l’écoute en pensant à l’écouter lui et rien d’autre mais revient en moi l’élan anti-social de mes seize ans quand j’étais déjà très con et en colère comme c’est pas permis et comme pas un : comme personne d’autre.
Sous mon crâne chauve, ça bouillonne. Sors de mon corps, adolescent !! Putain, ça y est, je ne me contrôle plus ! Pourtant, (...)