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Maffesoli : la crise n’est pas économique

lundi 26 novembre 2012, par Grosse Fatigue

J’ai souvent vu Michel Mafesolli en conférence. Pur guignol. J’adore ce type. Je l’admire. C’est un mystère. Comment peut-on à ce point faire du passé table rase ? Par ailleurs, comment s’habiller en dandy au milieu d’un public de sociologues gauchistes ?
Ah, de vieux souvenirs... La fac gauchiste, Mafesolli au milieu nous vantant les choix identitaires, ces gens qui partagent les mêmes types de caleçons, une sorte de sociologie à la Cathelat en plus propre. (Les sociologues me comprendront, les autres chercheront des mots-clés, et me comprendront aussi)....

Et là, à la radio, parce qu’on le reçoit, lui, il est si simple, si drôle, si facile à comprendre, en bref : terriblement tendance, à la radio, il nous dit, l’énormité, le summum du pensum, la véracité du pur crétin, il pourrait être sur Energie™ radio number one, non, il est sur France-Inter, mais c’est bien pareil, après tout, personne ne s’y connaît vraiment, il nous dit, il nous dit :

"La crise n’est pas économique"

Putain, Michel : c’est énorme d’arriver à dire ça. Il faut vraiment être sûr de soi, être certain qu’aucune cohorte de chômeur ne rôde près de la Maison de la Radio, histoire de te piquer tes droits d’auteurs pour donner à bouffer aux gamins. Faut pas connaître les statistiques des Restos du cœur, ni comprendre la sociologie des organisations (Crozier, un peu plus sérieux que toi, non ?), et la fin du fordisme, qui nous fait des banlieues en feux d’artifice. Pour l’artifice, pourtant, pour l’artifice, qui s’y connaît mieux que toi ? A part Jack Lang de père en fille, je ne vois personne qui t’arrive à la cheville. Ah, nourri au caviar dès le biberon le sociologue, son nœud papillon, ces escarpins, il aurait joué à la cour que Molière lui-même l’aurait pris en exemple. Le problème n’est même pas dans l’existence d’un tel crétin, mais dans sa médiatisation. N’a-t-on personne d’autre à nous montrer ?

Une chose est certaine maintenant : LA CRISE N’EST PAS ÉCONOMIQUE.