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Devenir belge

mardi 11 septembre 2012, par Grosse Fatigue

Ça fait longtemps que je voudrais devenir belge. C’est très pratique d’être belge. On garde la grandeur du Français sans l’indigence de la France. Non pas que la Belgique ne nous ait envoyé que le meilleur. Je n’oublie pas que le roi de la pacotille qui chante devant des milliers d’abrutis rêvant de camping-car dans leurs T-shirt à l’effigie bleue d’un Husky, non, je n’oublie pas : Johnny Halliday est belge. Mais ça n’est qu’une tache parmi d’autres. Il y eut les tueurs du Brabant, les sales affaires, l’absence de gouvernement (quoique ce dernier événement me semble plutôt salvateur). Bien sûr.

Mais les Belges ont la chance de voir la France comme une contrée exotique, ça n’est pas rien. Et puis, ils n’ont aucune raison de se vanter. Et puis les Flamands les ont à l’œil, ils sont belges aussi. Les Belges, c’est Brel. On a Ferré et Brassens. Mais c’est un peu en-dessous. Ferré et Brassens auraient été belges, ils auraient eu un air d’anarchiste espagnol plus flatteur. Comme Brel en sorte.

Aujourd’hui on nous dit qu’un grand patron français veut devenir belge. Mais on leur doit bien ça ! Si tous les grands patrons français voulaient devenir belges, les petits patrons français seraient peut-être un peu moins cons ! On aurait de plus grosses PME et on deviendrait allemand. De là, on pourrait peut-être envahir la Belgique mais le fantôme de ma mère me couine que c’est du passé. J’acquiesce. Etre belge, ça doit donner suffisamment de complexes pour avoir envie de chanter le blues. Un peu comme un Noir américain. Etre français, c’est taper sur les temps faibles dans les concerts de Johnny. Etre français, j’en ai marre, c’est vrai. Alors qu’être belge, comme Amélie Nothomb (qui est japonaise, en fait) ou comme Cécile de France (qui pourrait retourner en Belgique, j’avoue), quelle classe. Et puis la Belgique a compris la règle fiscale évidente : faire payer les Belges, mais pas les étrangers. Les Belges sont encore plus frustrés : ils payent plus d’impôts que les Français qui vivent en Belgique, sauf s’ils font fortune en France en ayant du talent. Les Français se contentent du contraire. Aucun Français talentueux ne rêve d’aller faire fortune en Belgique. Seuls les Français fortunés vont vivre en Belgique. Ce système de va-et-vient, s’il était purement proportionnel, pourrait débarrasser la France d’un paquet d’abrutis pour y faire venir des Belges géniaux.

Qu’on n’y change rien.