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La société ouverte et ses ennemis, tome 53
vendredi 22 avril 2016, par
Il paraît qu’à Sciences-Po Paris, des fascistes ont organisé la journée du voile intégral. Non pas des membres du Front National, qui auraient ainsi pu se moquer de l’accoutrement. Non. Ceux-là se réclament de Jean Moulin paraît-il.
Papa, t’as bien fait de mourir le premier mai 1988.
Non, je veux dire des fascistes contemporains, ceux de l’islam tel qu’ils le sentent. A Sciences-Po Paris.
J’aurais bien aimé faire Sciences-Po. Ça en jette. Enfin, à l’époque, c’était la grande classe. J’ai imaginé une admission parallèle tardive, après le DEUG, puis la licence, puis la maîtrise, puis. Puis j’ai fini ma thèse à la bibliothèque de Sciences-Po, à lire les revues du Front National. C’était un peu minable. Mais c’est comme ça.
Si à l’époque, un prospectiviste à la De Rosnay avait raconté 2016 à Laurent Fabius par exemple, on aurait bien ri. Seul Wim Wenders avait deviné dans Les ailes du désir, que le Vietnam finirait par fabriquer des puces. C’était très poétique.
Francis Fukuyama a finalement raison. A part la verrue islamique, l’histoire a pris fin. Aujourd’hui, le relativisme américain défend la liberté absolue, et la vieille Europe est morte de ses propres verrues à elle, trois guerres mondiales et la vie commerciale. Que des étudiants à Sciences-Po Paris défendent le voile islamique, c’est défendre la liberté d’expression pour les néo-nazis : c’est leur droit. Même BHL a raison : à quand une journée de la charia, à quand une décapitation réelle pour observer les mœurs légitimes des financiers du Paris Saint Germain ?
Ça ne devrait pas tarder.
C’EST LEUR DROIT.
Il semblerait que le droit se doit d’être sans limite.
J’ai regardé la dernière vidéo de Rihanna, pour comprendre l’avenir. J’ai coupé le son pour entendre chose. Dafher Youssef m’a redonné espoir, j’avais peur de sombrer réactionnaire. J’ai vu Rihanna dans son monde de pacotille, le rêve des assistantes et des secrétaires, des palmiers et des hors-bords, des débiles tatoués jusqu’aux couilles, des flingues et la mort qui rôde, une musique éteinte, une intraveineuse, sans âme, sans but, sans idée. Des images et du sang, et surtout des putes. Les putes : une valeur sûre. J’ai laissé mon jazz oriental en arrière-plan de mes divagations. Les enfants jouaient au jardin, je les regardais sauter dans le trampoline. Dans un an, Marine Le Pen sera peut-être à l’Elysée.
Il faut s’attendre au pire : il est déjà derrière nous, il grossit.