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La jeune Noire qui pleure dans les meetings
lundi 12 mars 2012, par
Je suis jeune et Noire ça n’est pas une tare c’est comme ça. C’est du moins comme ça point à la ligne que ça devrait être, comme d’autres sont bruns ou roux et ça n’aurait aucune importance. Je suis jeune et noire et peu importe n’est-ce pas ? Des siècles à me montrer du doigt pour peu que les autres soient plutôt blancs et peut-être plus vieux. Et que je sois moi-même, en tant que jeune et noire, moins majoritaire, disons même en minorité, pour que l’on me montre du doigt, donc.
Au milieu des militants, fils de notables ou d’agriculteurs, j’avance émerveillée. Quel enthousiasme, quelle force, quelle puissance ! Et ces drapeaux français comme une marée festive et bienveillante ! J’ai bien entendu un téléphone qui prend des photos dans une main, pour avoir à jamais la preuve d’avoir été là. Tout cela aux frais du contribuable, ça me fend le cœur, comme on dit à Marseille. Nous sommes si nombreux à le soutenir. Du moins si nombreux aujourd’hui. C’est l’effet médiatique. Montrez que vous êtes nombreux et l’on vous croira.
Il arrive, il s’avance. Il est au pouvoir depuis au moins dix ans, d’une certaine manière. Depuis tant de temps, j’ai appris à le connaître : il dit n’importe quoi. Il a embrassé Kadhafi avant de le tuer. Il ferait la même chose avec Balladur s’il était vraiment turc. Bernadette roupille à côté du pilier du cinéma français, celui qui n’a plus du tout besoin de déguisement pour jouer Obélix. Pas loin, le meilleur de la musique française, Barbelivien et Enrico Macias. Je suis enfin acceptée, enfin française moi aussi, et ces gens-là, monsieur, oui, ces gens-là, me reconnaissent comme une des leurs !
La preuve : ils m’ont filé trente Euros pour pleurer en direct à la télé.
Je suis la maîtresse de Mélenchon.
Ça a de la gueule, non ?