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Madame la pigiste est sortie de l’enfer

vendredi 2 mars 2012, par Grosse Fatigue

J’en parlais la semaine dernière. [1] La pigiste d’un journal d’opinion réclamait sa sortie immédiate de l’enfer syrien, parce que mâdâme avait la patte cassée, vulgaire sauterelle avachie par erreur dans une fourmilière lointaine. Quel enfant n’aurait pas eu envie de la sortir de là, au milieu des fourmis sanguinaires, pour la soigner et, au final, avec un beau coucher de soleil sur écran géant, et en 3D, la revoir voler dans les champs, les Champs-Elysées bien entendu, à la recherche d’une jolie paire de chaussures comme toute parisienne de droite (SIC) qui se respecte ? Tous les enfants naïfs et replets que nous sommes ne désirent plus qu’une chose : qu’on la sorte de là ! Une pigiste de droite ne mérite pas d’avoir la jambe cassée chez les cinglés de l’autre côté de la mer ! Elle ne venait là que pour faire des photos ! Qu’elle envoyait par liaison internet ! Pour elle, rien n’était réel, c’était, c’était....

C’était du TOURISME !

Du tourisme de guerre, certes, mais du tourisme ! Elle se pensait, comme d’autres, en voyage organisé, en Costa quelque chose, en avarie quelconque, une sorte de panne de la climatisation en somme...

Alors là, se retrouver au milieu des fourmis sanguinaires, elle, la sauterelle pigiste, mais enfin !

Elle fut entendue. En ambulance sécurisée, avec l’ambassadeur et ses rochers en chocolat, elle se retrouva en sécurité à Beyrouth (SIC). Minuit était passé, elle redeviendrait pigiste mais, pour l’instant, l’honneur de l’Occident était sauf. (Je sais : je n’arrive pas à accorder les temps de cette phrase, étrange). Et contrairement à ma demande, la dame a préféré sans doute sauver ses chaussures plutôt que de cacher des petits enfants juifs en traversant la ligne de démarcation. Ah, non : je me trompe d’époque ! Mais quel idiot. Ça n’a rien à voir, bien sûr. Toutefois, dans les récits que l’on me fit de cette période maudite, je crois bien qu’il était assez courant qu’à l’époque, en un temps lointain, donc, on sauve des enfants en les faisant passer de la zone occupée à la zone libre, du moins avant la fin 42. C’était ainsi.

On n’avait pas encore inventé le tourisme.