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Tout ce veau - Les civilisations

mercredi 8 février 2012, par Grosse Fatigue

Tout ce veau. On le sait bien. Et pas que le ministre-boucher. Il est intéressant de voir que le relativisme est aujourd’hui une valeur sûre, absolue : sacrée. Qu’un crétin comme le boucher en question s’en amuse, c’est bien normal. La question philosophique que l’on devrait se poser ici est la suivante :

- QU’EST-CE QU’ON EN A À FOUTRE ?

Bien entendu, on ne se pose pas cette question. La gauche, celle qui me fait honte parce que je ne suis pas de droite, monte sur ses grands chevaux. C’est qu’elle en a du boulot, la gauche, à sauter sur le moindre rot d’un roquet ridicule. Au lieu d’en rire, on en rajoute. Nazisme. Ah tu parles. Ça en ferait rigoler pas mal de morts au front ce genre de rapprochement. Le nazisme, c’était autre chose, non ? A force d’en voir partout, on en oublie la saloperie profonde. Le nazisme, ça n’était pas que des mots. Galvauder, voilà l’erreur.

Je pense que le rap, c’est moins bon que le jazz, que la techno est une merde commerciale que l’on devrait interdire. Que les jeux vidéo ne sont pas un art. Je pense que les chanteurs français d’aujourd’hui, 2012, pour la plupart, sont loin de Brel, qui était belge. Je pense que le Moulin à vent est un Beaujolais supérieur au milk-shake banane et pourtant j’aime le milk-shake banane. Mon côté enfant. Je pense que ma vie de tous les jours est bien meilleure que celle d’un Aztèque ou d’un Romain de l’antiquité. Je n’aime pas les gens qui se marient à des petites filles de neuf ans. Encore moins ceux qui les excisent, infibulation. Je n’aime pas le beauf d’en-face chez moi qui met de la techno à fond vers minuit les nuits d’été parce qu’il croit que sa liberté est sans limite. Ce type n’est pas civilisé. Il couperait les oreilles de ses ennemis s’il était Aztèque. Je sais bien ce qu’il ferait si l’on était en 1943, Lacombe Lucien. Et pourtant, je crois aussi, et c’est fondamental, que tout le monde peut faire des progrès et jouer du jazz après avoir lu un bouquin sur l’art Incas, par exemple. C’est la seule chose qui compte : l’égalité des chances.
A force d’être relativiste, on en oublie des choses fondamentales. On en vient à jeter les philosophes des Lumières dans la poubelle de BHL ou de Glucksman. Que craint-on ? La grande égalité est celle du danger. Il n’est pas que blanc ou européen, le danger est très humain, très profond, très évident. Les fascismes d’aujourd’hui sont partout, et l’on tue pour de sales excuses. Tout ne se vaut pas.

Comme la gauche n’a jamais vraiment compris l’idée de cette égalité des chances, elle a préféré, partout dans le monde où elle pouvait préférer quelque chose, parler d’une égalité finale. Une égalité de tout et de tous. Ne rien juger. Tout ce veau. Tout est bon. Anything goes. Paul Feyerabend. C’était bien plus pratique que d’essayer d’élever le niveau. Jack Lang. La barbarie en string léopard.