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Economie des allocations familiales : rien compris

dimanche 12 octobre 2014, par Grosse Fatigue

Des gens m’écrivent. Les allocations familiales sont un enjeu conséquent. C’est presque une idéologie. Et les gens me précisent qu’effectivement, les allocations familiales sont injustes. Il faudrait mieux les répartir. Mais qui parle de les répartir ? Ah, bande de naïfs ! Les gens s’imaginent que l’Etat leur donne de l’argent pour les enfants, pour leur bien-être. Et que l’Etat, magnanime, en donne autant au chirurgien de droite avec ses cinq enfants et au prolo ASSEDIC avec ses trois mômes. Mais franchement, les gens lisent parfois ? Les allocations seraient pour les enfants ? Mais pas du tout ! L’Etat leur donne de l’argent pour qu’ils fassent un maximum d’enfants. C’est la logique de 1914 : ça permet d’être sûr d’avoir de la chair à canon en cas de guerre !

Ah, les naïfs qui vont me dire que c’est plutôt post-quarante-cinq. Mais bien sûr ! Et alors ? Ça change quoi ? A l’époque, on en a mis plein les chaînes de montage des baby-boomers.

Français : réveille-toi ! Ne te sens-tu pas ridicule avec cinq millions de chômeurs et deux virgule deux enfants par femme ? La risée européenne.... Faire des chômeurs dès la naissance ? Serions-nous tous catholiques ?

Les allocations familiales sont un piège subtil. Ça ne sert qu’aux riches : ils peuvent placer un peu d’épargne pour les dix-huit ans de leur marmaille. Les pauvres y engrangent leurs illusions. Plus ils font d’enfants, moins les gamins s’en sortent. Il faudrait même obliger les pauvres à avoir le moins d’enfants possible. L’Etat serait bien embêté. On aurait le niveau de vie de l’Allemagne sans construire de grosses bagnoles polluantes et les vieux de droite demanderaient plus d’immigrés pour s’occuper d’eux dans les maisons de retraite. La planète se porterait beaucoup mieux. Il faudrait envisager une mesure à la chinoise dans le monde entier. Un enfant maximum, allez, deux, mais pas plus. Après, vous vous débrouillez.

Inversement, il faudrait laisser les riches avoir un maximum d’enfants. Autant de boulets à la cheville. Procréez les catholiques ! Procréez ! Plus vous aurez d’enfants, plus ils repartiront de zéro, moins vous ne pourrez vous occuper d’eux, plus ils se paupériseront. Héritages en miettes... Il faudra vendre la maison de grand-mère à la campagne.

Chers compatriotes, les économistes, les sociologues et tous les spécialistes vous mentent. Les allocations fournissent à l’armée des tas de pauvres gamins qui n’ont plus le fordisme à se mettre sous la main. Les allocations donnent aux pauvres la bonne conscience d’être utiles sans la responsabilité parentale. Les allocations font un mauvais débat. Et puis une étude américaine le prouve : avec ou sans allocation, les pauvres restent des pauvres.

Supprimons !

Avec le pactole économisé, l’Etat pourrait investir dans l’école, avec des cours d’orthographe et de grammaire donnés par des grands-mères qui savent encore écrire. Il n’y aurait plus qu’une quinzaine de gamins par classe ! On remonterait dans le classement bidon de Shanghaï ! Les pavillons ne pousseraient plus dans les vergers ! On retaperait de vieilles baraques avec des enduits en terre. Il y aurait de la place dans le RER !

Et puis, plus simple. Si l’on baissait les impôts au lieu de donner des allocations ?
Ah, ma conscience de gauche m’indique de retirer la phrase précédente. Car si l’on commence à tout simplifier, ça va faire du fonctionnaire en moins.

Donc pas mal de lecteurs disparus dès le milieu de la matinée.

Donc pas mal de publicité en moins.

Mes excuses aux fonctionnaires de l’Etat (SIC).

L’Etat qui...