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Reviens Nicolas !

vendredi 8 août 2014, par Grosse Fatigue

L’arithmétique électorale en plein été n’intéresse pas grand-monde mais j’ai cru voir au kiosque en devanture quelques cartes jetées sur la couverture d’un magazine. Il s’agit de prévoir madame Soleil qui sera le roi en 2017, même si l’on craint le pire, que l’on craint la reine... C’est bientôt 2017, et pourtant, et pourtant, en regardant Dieudonné, j’ai l’impression d’être en 1938, la couleur en plus sur écran plat. 2017, en bon nombre premier, aurait fait dans mon enfance un fabuleux titre de science-fiction, les nombres premiers étant uniques et inquiétants. Le pire est invisible : ils sont là, vont voter, éructent sur des "forums" au nom de ceci ou cela, dans leur langue bancale, des certitudes maladroites de gamins méchants en CM1, qu’ils soient pro-ceci ou anti-cela. Ce sont les imbéciles, ils sont si nombreux qu’autrefois ils se taisaient et ne la ramenaient qu’entre-eux : il suffisait de ne pas les croiser, ce qui n’était pas toujours simple. Aujourd’hui, il leur est nécessaire de bavasser un peu en utilisant un clavier- art difficile - bavasser ce qu’ils entendent dans leurs têtes en phonétique. Un homme, une voix. De quoi devenir aristocratique parfois, ou se mettre de côté, parce qu’aristo, c’est de naissance. Pour 2017, les jeux sont faits. Nicolas va revenir nous vendre sa lessive et une certaine vision de l’Italie (Pas celle de la pasta, ni de Fellini), et fera "deux", comme on dit dans le vélo, auquel il ne connaît rien, ce qui fait sa force. Il suffira de faire "deux" derrière la reine pour être au second tour, et virer notre charismatique président actuel. Ensuite, la belle vie ! En virant la reine, il se donnera presque des airs de gauche. Après tout, il a déjà mangé du Jaurès, alors pourquoi pas ? Nous aurons à nouveau le spectacle d’un trop petit pour un costume trop grand dans un monde minuscule qui s’agite.

Mais rien ne changera à l’écran. On ne peut convaincre les imbéciles, passé l’âge de quinze ou seize ans, les voix sont tracées, je dis voix, je le répète. Les voix sont tracées et les trajectoires s’amplifient. Reste que la Chine veut monter en gamme, ou en game, je ne sais plus. Les USA prospèrent au gaz de schiste pour un autre moment, et mes amis devenus riches se foutent allègrement de moi, qui perd ton temps dans ton potager, pourquoi pas un poulailler pendant qu’on y est ? Fais donc faire le bricolage par des artisans ! Perds pas ton temps !

Oui mais mon habitus de classe (SIC) fait que j’aime bricoler, même mal. Parfois, rarement, très exceptionnellement, juste en présence de gens de droite, je redeviens bourdieusien.

Le poulailler électoral et la basse-cour qui plie du dos me suffisent bien en spectacle. Le reste n’est guère convaincant. Reviens Nicolas, on t’expliquera Joan Baez et Sacco et Vanzeti. Et la musique aussi. Il paraît que le film ressort à l’écran et en DVD. Un film sur les années vingt qui me rappelle les années soixante-dix et une mélodie languissante, que l’on chantait à tue-tête dans la DS Break de papa, en revenant du midi, le midi ! Je n’y comprenais qu’un prénom : Nicolas.

Reviens Nicolas : il faut que l’on rit. Même jaune.