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La fin de l’ère brejnévienne
mardi 8 juillet 2014, par
C’est la fin de l’ère brejnévienne, du moins dans l’esprit sans doute d’un chroniqueur journaliste obèse et libéral, qui voyait à l’époque chez Daniel Mermet un brejnévien, sachant que le brejnévien est au stalinien ce que le hamster est au cochon d’Inde : la même chose en plus petit. Car les temps changent. Quoi de pire pour la gauche qui l’ouvre que d’être gouvernée par une gauche de droite ? Par exemple : le capital personnel de Ségolène Royal. C’est pas dingue le capital personnel de Ségolène Royal ? Comment quelqu’un qui ne sait rien faire, issue du sérail, sans travail et sans compétence, mais venue de la technoblesse™ qui nous gouverne, comment est née Ségolène Royal ? Et quel rapport avec Daniel Mermet ?
Bon d’accord : Daniel Mermet™ devrait partir à la retraite. Le travail a été fait, il paraît même que ça sentait un peu le petit patronat. Alors, la retraite, ça ne serait pas si mal. On perdrait Brejnev sans perdre l’antenne.
Mais la question n’est pas là. France-Inter supprime Là-bas si j’y suis, l’émission qui m’énerve dans le bon sens. Je rigolais bien en écoutant les messages laissés par les râleurs si trop français. Le ridicule y côtoyait le génial, mais l’impression générale était la même qu’avec un Roquefort™ ou un Camembert™ au lait cru. Ou avec le Canard Enchaîné™ :
PERSONNE D’AUTRE AU MONDE NE SAIT FAIRE ÇA.
La nouvelle patronne de France-Inter, issue sans doute elle aussi, faut-il ne pas le préciser, a donc décidé de rajeunir la chose. Il faut rajeunir, il faut plaire. Si le jazz est ridé, rajoutez un DJ et supprimez les musiciens : vous devriez attirer les foules, sans doute plus par conformisme que par curiosité. Là-bas si j’y suis avait l’immense mérite de montrer l’envers du décor, le revers de la médaille. J’étais rarement d’accord avec les analyses économiques, avec Lordon et tutti-quanti. Mais j’étais ravi de les entendre enfoncer les portes ouvertes du grand capital™. Il faut que quelqu’un fasse le sale boulot, que quelqu’un se salisse les mains. Les émissions vont me manquer. Les reportages avaient quelque chose de vrai, de profond : de bien renseigné. On n’était pas dans le pipole, ni dans le pipot. On en apprenait des choses, on écoutait les vrais gens, comme on découvre les vrais escargots quand on a le courage de sortir sous l’orage au lieu de rester devant l’écran plat, pardonnez la métaphore péquenaude, je n’ai plus que ça sous la main. C’est donc la fin de l’ère brejnévienne : tout rentre dans l’ordre. On va pouvoir écouter Etienne Daho vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et recevoir des nouvelles du superficiel parisien tant les ondes sont faites pour ça.
Tout ira bien.
Reste la pétition. Mais je n’y crois guère : la gauche de droite est un gant de velours.....