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Personnalité ou compétences ?

jeudi 3 avril 2014, par Grosse Fatigue

J’écoutais un député très à droite reprocher à Manuel Valls de ne pas avoir de métier. Je suis bien d’accord. Il y a longtemps que les hommes ou femmes politique en France n’ont pas de métier. Le retour de Gogolène™ en est la preuve. Madame n’a pas de métier. Elle aurait pu être dentiste, fraiseuse, agricultrice. Elle est donneuse de leçon en cabinet restreint.

Il me semble que le gentil député très à droite n’a pas vraiment de métier non plus. La main à la pâte ?

Niente.

C’est un joli symptôme.

Il me semble qu’il fait longtemps depuis que l’on invente l’incompétence comme un faire-valoir. Ne rien savoir faire est une caution, comme un gage de crédibilité politique. Je me souviens de mes copains en troisième, avec leurs capacités professionnelles à démonter les carburateurs des 103 Peugeot™ ou les moteurs chromés des Motobécanes™ encore françaises à l’époque. La conseillère d’orientation m’avait prévenu : "Fatigue, tu n’as rien à faire avec eux, tu dois être la locomotive de ta classe, même si t’es un gamin de prolo, que t’es mal habillé, espagnol seconde langue, que t’es jamais allé à la neige, tu devrais penser à devenir une sorte de décideur ! " Sa fille était en classe avec moi depuis toujours, et un peu salope. Ce qui rendait sa mère peu crédible à mes yeux. Mais qu’importe : j’allais vers la route de la décision. J’accompagnais mes copains au LEP journée portes ouvertes, et je me voyais mal en autre Houellebecq avec les forts à bras qui m’auraient cassé la gueule à cause de mon humour second degré que mes copains bourgeois d’aujourd’hui ne supportent pas non plus, mais eux se contentent de me faire la gueule. Et même de me prendre pour un fou, ce qui, hélas, sonne tellement comme un compliment que leurs absences sont comme des cadeaux dans la route vers la solitude. Je partais donc en seconde pour l’incompétence.

Aujourd’hui encore, certains me reprochent de passer du temps à biner les patates ou à peindre des meubles. Je n’ai pas tout compris : à quel âge est-on vraiment mûr ?

Toutes ces questions ne se posent plus dans le monde de l’entreprise™ - un vaisseau spatial où tout le monde est très sérieux - et encore moins dans le monde politique où, depuis au moins Chirac parce qu’avant, je ne me souviens plus. L’important, c’est la personnalité. Le "savoir-être". Sans doute un coup des psys, ces nombrilistes que je hais.... Même dans les recrutement industriels, voilà qu’on vous veut charismatique et leadership™. Conneries....

Manuel Valls, le Grand incompétent, est donc à la tête d’un gouvernement aussi inutile que les autres, où les petites histoires nous feront rire tous les mercredis, dans la mare du Canard Enchaîné™. Au lieu de parler d’eux - je m’excuse - il faudrait penser à soi. Mais les gamins m’interpellent : "Papa, il sait vraiment RIEN faire Manuel Valls ?"

Difficile à dire. Il sait peut-être faire les crêpes, mais depuis 1912, il vaut mieux ne jamais rien savoir faire. Le savoir-faire est mort, les artisans ont disparu, on monte les chaudières en kit, les ordinateurs font de la musique, les boîtes à rythme font du bruit, les obèses mangent des plats cuisinés (Tiens, d’ailleurs, le journal de France-Inter titrait sur la découverte du gène qui rend gros.... La médecine adore prendre la place de la sociologie qui elle-même se donne en spectacle, signe des temps)....

Papa, tu pars dans tous les sens, tu manques de méthode ! Pourquoi 1912 ?

A cause de Taylor. Procès en 1917, cherche dans Wikipedia™ maintenant qu’on a jeté tous mes 33 tours, faut plus compter sur moi.

Tu veux dire que Manuel Valls, c’est lié à Taylor ?

Disons que peut-être. Je ne suis pas sûr que Jaurès ait été tourneur-fraiseur. Mais il a au moins été prof de philosophie. Les temps étaient plus tendus. C’est comme les chanteurs Manuel Valls, moins ça sait chanter....

Papa, t’es sûr ? Une licence d’histoire, ça suffit pour être maître du monde ?

Bah, même Hitler ne savait rien faire, tu vois où ça mène petit.... L’important, c’est d’avoir un peu d’assurance, de cirer les pompes et de renvoyer l’encenseur. Allez, on va finir de faire des gâteaux. On va apprendre la recette par cœur, on va faire des choses...