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Désinformation : Cavanna serait mort....
jeudi 30 janvier 2014, par
En allant bosser tôt et pour ne réveiller personne, j’ai laissé les prothèses déconnectées ce matin. Ni radio, ni internet, ni grille-pain. Rien n’a transpiré. Seule la chatte avait l’air agitée. Mais comme elle est cinglée, je n’ai rien remarqué.
En rentrant pas plus tard que maintenant, j’entends chez Mermet les auditeurs parler de la soi-disant mort de Cavanna. C’est bien entendu faux. Rabelais ou Desproges ne sont pas morts, le professeur Choron non plus. Car que dit-on ? On dit que Cavanna disparu, c’est la génération nous-mêmes qui se voit remplacée par d’autres provocateurs, bien plus équivoques. De Cavanna et de ses sbires de la provocation, nous avons tout. Il faudrait être sacrément fainéant pour s’imaginer orphelin. Que d’autres Cavanna se lèvent, et nous aurons l’ivresse. Pourquoi attendre d’ailleurs ? Et attendre quoi ? Il faut arrêter de se plaindre. Le bonhomme Cavanna devait s’en aller, il en avait sans doute honte de boire des coups tout seul. Je l’ai croisé un jour à l’entrée du métro. J’ai dit "Oh ! Cavanna !". Il s’est retourné et m’a dit "Oh !". Et voilà. La journée parisienne était accomplie aussi parfaitement que croiser Brando à Los Angeles.
Qu’attend-on pour continuer ce qu’ils ont commencé ? Qui nous dit que c’est fini ? Manquerait-on de public ? La nouvelle génération abrutie de gadgets serait-elle incapable de débrancher sans même avoir écouté France Gall ? C’est possible. Mais c’est peu probable. Il restera des types de cette trempe pour y aller. Et puis Mermet m’énerve : il dit ce que je tape. Faut quand même pas exagérer, merde. Et pourquoi ne pas assumer franchement les coups de pieds dans la fourmilière ?
Ce qui nous exaspère ici, et quand je dis "nous", je compte, ce qui nous exaspère, c’est l’impatience de compter les remplaçants. Où sont-ils, les héritiers (oh non...), les équivalents, les équivoques, les drôles ? Mais quelque part. Et nous avons les moyens de les faire parler. Pourquoi attendre ? Le bel outil que l’on a là pour désinformer les désinformateurs.... La preuve : Cavanna n’est pas mort. Il faudra le répéter longtemps.
Et puis encore : les traces contemporaines de nos héros sont enregistrées. On peut se les repasser en boucle. J’ai parfois l’impression qu’il est inutile de lire des nouveautés tant que les classiques remplissent un horizon infini. Il en va de même des humoristes, des grands bonshommes : écrits, romans, textes, interviews, films... Tout est disponible. On peut ne rien écouter ou voir d’autre. Tout ira bien quand même. Nous serons nous-mêmes et nous existerons toujours.
Cavanna pas mort !
Reiser non plus !
Coluche ?
Président !