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Vanessa Paradis et l’IVG en Espagne

samedi 18 janvier 2014, par Grosse Fatigue

Parfois se télescopent en moi des idées folles à cause de l’actualité débitée en tranches à force de zapper sur les ondes de la radio française. Je voudrais dire aux Espagnols qu’il faut maintenir l’IVG chez eux parce qu’eux n’ont pas à entendre à leur dépend, par exemple, Vanessa Paradis. Il est fort possible que là-bas l’IVG ait empêché la naissance de nombreuses filles comme elles, et c’est tant mieux. Car Vanessa Paradis, comme d’autres, est incontournable. Depuis toute petite, on l’entend, on l’encense, on la présente, on la soutient, on la promeut, on la savoure et moi, oui, moi, Français comme les autres, eh bien : ça me donne envie de vomir, de gerber, de gueuler un bon coup, de l’effacer de l’horizon, de lui proposer la noyade dans l’eau des Caraïbes - pirate ou pas - bref : sa vulgarité me rend si banal ou le contraire je m’y perds. J’en deviens dingue. Et ça n’est qu’un symbole, voyez l’ampleur. Je boue.

Allez : VANESSA PARADIS, C’EST DE LA MÉGA-MERDE ! QU’ON LA PENDE !

Pourquoi les gens normaux doivent-ils entendre Vanessa Paradis tous les jours dès qu’un abruti lui pond une nouvelle chansonnette ? Pourquoi doit-on aussi la voir au cinéma ? Pourquoi le service public mes impôts mon fric ne fait-il pas la promotion de grands artistes, un truc élitiste qui sortirait les gens de chez eux, mettons : des chanteurs qui chanteraient avec des paroles à textes ou le contraire peut-être ?

Dans la voiture, après avoir écouté en boucle Art Blackey et les Jazz Messengers, le petit s’est mis à fredonner "Jo le taxi", cette merde pour beauf mongoloïde élevé à la flûte à bec depuis la sixième. Le petit a cinq ans. Il y eut comme un silence quand j’ai coupé le contact. Les trois autres ne pipaient mot. Le petit s’est tu. J’ai dû, encore une fois, faire mon laïus éducatif :
- "Tu te rends compte de la chance que tu as d’être exposé à cinq ans à du jazz et du classique, à Brel et à Ferré, à Barbara et tout ça ? Tu te rends compte de la médiocrité qui nous environne et de la manière dont on essaye - ta mère et moi - de t’éloigner tant des jeux vidéo que de la violence qui nous accapare ? Te rends-tu compte des efforts constants que nous devons maintenir afin que vous ne deveniez pas des beaufs ? Non, nous n’irons jamais à Disneyland™, ni chez MacDo™, oui, les parents de vos copains imaginent que leurs rôles sont de satisfaire leur absence d’imaginaire en faisant de vous des consommateurs béats. Oui, ils participent par ce biais et cette paresse à l’enterrement du beau, à la standardisation de la pornographie et des plats pré-cuisinés. ET PAS NOUS.

- Mais papa, Jo le Taxi, c’est sa vie quand même !
- Petit, Jo le Taxi, il n’a jamais existé : c’est du marketing pour complaire aux foules sans éducation. La foule sentimentale de Souchon, elle n’existe même pas, Souchon est un mélancolique, Vanessa Paradis un produit en plastique mou. Il faut faire la différence.
- Papa, t’es trop dur. Ta pensée réactionnaire va faire de nous des adolescents rebelles, frondeurs ! Nous quitterons l’école trop tôt, rends-toi compte !
- Quelle importance ! Il n’y a aucune idéologie de rechange ! Fini la crétinerie du maoisme ! Et s’il subsiste quelques trotskistes, c’est pour mieux intégrer les rangs de la social-démocratie ploutocratique et partouzeuse ! Ah, bien sûr, ça n’est pas si mal, ça n’est pas la guerre ! Mais l’esthétique, les enfants, vous savez, c’est bien aussi, c’est un peu exigeant, mais voilà quoi ! Il reste le fascisme, mais vous ne risquez rien.
- Hum, t’oublies qu’on peut être "de couleur" et virer facho : regarde Dieudonné....
- C’est un segment. Mais enfin, tomber si bas !

Le petit regarde par la vitre. Et reprend :
- Tu penses que l’Opus Déi, à travers le retour de l’interdiction de l’IVG en Espagne, essaye de promouvoir la multiplication des Vanessa Paradis ?
- C’est probable. Enfin, ça n’est pas tout à fait vrai. C’était une provoc’ pour dégommer Paradis. Ça me soulage cinq minutes. Et puis si quelqu’un me dit par email qu’il pense comme moi, j’irais mieux cinq minutes. Ça fait dix minutes de soulagement. A mon âge, c’est presque grandiose vous savez les gamins.
- Ben il t’en faut peu papa, il t’en faut peu quand même !
- Je ne sais pas."

PS : pour soulager les oreilles après avoir entendu Vanessa Paradis, un sorte de médicament, en mieux.