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Michel Serres : Papy Gaga fait des dégâts....

lundi 6 janvier 2014, par Grosse Fatigue

Il y avait Edgar Morin, sur le podium des penseurs du creux, tel qu’en eux-mêmes.... De ceux qui regardent la nature de la nature du haut de leur appartement parisien même si, la plupart du temps, ils vivent citadins en Californie ou retraités au Maroc.

Chacun fait ce qu’il veut, après tout.

Dans ce firmament un peu terne d’étoiles à jamais éteintes, mais qui brillent encore non par leur lumière mais parce qu’elles connaissent des journalistes n’y connaissant eux-mêmes rien du tout, il y a Papy-Gaga : Michel Serres. Sa fascination pour la Californie le rapproche d’Edgar Morin dans l’éloge de la vacuité, l’un prédisant la fin du monde, l’autre présidant le nouveau monde. Tout est faux, tout se vaut, écoutez-moi.

Dans son dernier opus, Papy Gaga encense la nouvelle génération de crétins hyperconnectés comme qui dirait que voilà de nouveaux Gutenberg.... Il est vrai que papy n’y connaît sans doute rien et croit voir à travers ses propres petits-enfants dorlotés j’imagine les prototypes des jeunes de demain. Sors un peu de ton campus côte ouest pépère, et réveille-toi ! Tu remarqueras alors qu’internet, dans son ouverture au monde et surtout à tout le monde, nous ramène des vagues de merde et pas qu’un peu, et que nous-mêmes - disons les blogueurs si tu veux - ou plutôt moi tout court puisque tu t’es converti à l’individualisme dans ton optimisme béat et débile, moi-même, je peux dire n’importe quoi à 284 lecteurs fidèles et instruits qui me font plus ou moins confiance car je fais peu de fautes d’orthographe, enfin, un peu.... Papy Gaga, tu dis n’importe quoi.

Tu illustres en cela l’une de mes plus grandes questions : un bon écrivain va-t-il puiser à la source des autres écrivains ou bien va-t-il aussi dans la rue, renifler l’odeur des clodos, dans les amphis voir les films de cul scatologiques et les traumatismes induits ? Je sais bien où te mettre Michel, mais pardonne-moi si tes "Petits Poucets" (Putain ce que ton titre est ringard ! Mais de quelle génération es-tu pour nommer la génération actuelle d’une manière aussi idiote ?), donc pardonne-moi si tes "Petites Poucettes" ne comprennent la phrase précédente qu’à travers une analogie scabreuse. A vue de nez, tu as beau nous dire que les élites sont déconnectées et que la nouvelle démocratie viendra de la toile, tu es toi-même bien loin de mon PMU ou de mes étudiants, des gens que je croise dans le TER ou des chômeurs qui s’ignorent tant ils sont invraisemblables et incongrus.... Ta prose, tu la puises en toi, c’est-à-dire nulle part, et tu sais bien que ton absence de citations est plus qu’un reproche : niveau zéro pour grand-public.

Tu ne me crois pas ? Tiens, page soixante-cinq (en lettres) de ton opuscule désolant :
"Combien d’oncologues avouent avoir plus appris sur les blogs des femmes atteintes d’un cancer du sein que dans leurs années de faculté ?"

Ah ah ah ! J’ai la réponse : aucun. Zéro. Néant.

Ce qui emmerde le plus les oncologues actuellement, c’est qu’il faut effectivement au moins douze années d’études pour comprendre ce qu’est une cellule, comment elle mute, et j’en passe parce que, comme toi mais en pire, je n’y comprends pas grand-chose. Et ce qui les emmerde encore plus, c’est que des millions de malades croient savoir mieux qu’eux ce dont ils sont atteints en tapant un mot-clé sur un moteur publicitaire. Et pire encore : que d’illustres crétins soutiennent mordicus la connerie parce qu’elle est si universelle qu’elle est sans doute juste. Si ce que tu dis était vrai, pauvre malade, tu irais sur les forums d’Au Féminin.conne et tu soignerais ton futur cancer du pancréas comme Steve Jobs : jus de carotte et lavements ! Tiens, Steve Jobs : encore un Californien, étrange, non ?

Ça rend con la Californie, Julien Clerc ?

Sache que, toi aussi, tu méprises ton public car tu vises le "grand" public, en imaginant que les lettrés sont morts, tu cires les pompes achetées en solde et en ligne de milliers de gens cherchant des repères dans la prose d’autres ayant une certaine légitimité : tu passes à la radio, tu passes à la télé. C’est bien dommage.

A lire ton délire, on peut rire, après tout, tu n’es qu’un vieux schnock enthousiasmé par ses petits-enfants. Mais les vieux schnocks, il vaut mieux parfois leur dire "Oui papy, oui, bien sûr", et les remettre dans leurs petites poussettes, sur le trottoir de la rue descendant vers la rivière, un soir de crue....

Il faut savoir en finir.