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La France du PMU et ses bas-côtés.
vendredi 3 janvier 2014, par
Ils m’emmerdent je l’avoue. Ils m’emmerdent mais vraiment ils m’emmerdent. La clope au bec le journal local les traîne-savates du quartier ne font rien qu’à se plaindre du temps qui passe et les laisse de côté. En arrivant deux janvier pensez-donc pour les vœux, voilà-t-y pas que l’on me prend à témoin voire bien pire pour que j’enfourche le char classique de la déchéance, de la décadence, du c’était mieux avant. Moi, je suis juste un grand nostalgique, mais pas un passéiste : nuance.
Et ça se plaint en boucle, celle-là, c’est son fils de trente-cinq ans qui lui dit qu’il n’aura jamais de retraite ! A quoi penser d’autre à trente-cinq ans ? Cet autre, c’est sa cousine fonctionnaire qui en a marre des gens qui ne sont pas gentils avec elle parce que les fonctionnaires à l’accueil des mairies, c’est pas si facile, hein ! La buraliste acquiesce. Elle-même, elle en a du mal à revendre des cigarettes qui filent le cancer à tous ces cancres de l’imagination.
Je sais : c’est pas de leur faute. C’est jamais de la faute à personne. On écoute des connards de droite à la télé jouir de notre déclin supposé, d’autres qui ne voient que des femmes voilées - tiens, j’en ai vue une aujourd’hui : le voile lui rend les autres invisibles, il faudrait développer cette idée. Il y a les commerçants moroses bouffés par les franchises, eux qui vivaient dans l’hypocrisie générale, mourir de franchise.... Ah j’en ai marre de ces cons. Ces aveugles. Ces sourds.
S’ils pouvaient juste être muets...
Oui bien sûr que l’on paie des impôts ma bonne dame. Oui bien sûr que j’ai de sales dents. J’ai aussi une mutuelle qui couvre mes frais pour les caries, un vrai film d’horreur j’avoue. Oui des gens dorment dans des cartons, oui mais voilà : c’est pas encore la révolution. Des tas d’abrutis ne rêvent que de ça, sans savoir ce que serait la société dont ils rêvent : je rappelle à la cantonade que ceux-là ne rêvent pas ! C’est quand même pas compliqué ! S’ils rêvaient, ils iraient vivre en Californie pour inventer les produits de demain ou je ne sais pas. C’est que la France cultive le râleur au chaud et au sec depuis les Trente Glorieuses et chacun pour soi. Oui, il paraîtrait que des Africaines aux Restos du Cœur balancent les boîtes de porc parce qu’on n’en mange pas chez elles. Mais qui leur en donne ? Faut-il être con n’est-il pas ? Il paraîtrait qu’on n’inventerait rien de nouveau si ce n’est des cœurs artificiels pour nos vieillards tabagiques. Ça peut toujours servir ?
J’en ai marre des annonceurs de mauvaises nouvelles j’en ai marre, plus que marre, c’est assez, il suffit, FERMEZ-LA un peu, mettez la pédale douce ou mieux : cachez-vous ! Faut la voir la gueule du PMU d’à-côté de chez moi. Faut voir la lumière jaune, les restes de nicotine du temps où les Stéphanois jouaient au foot genre 1978. Faut les voir ces emmerdeurs !
Oui, les hommes politiques ne vous représentent pas, eh bien, présentez-vous, armes ! Allez-y, faites donc quelque chose ! N’attendez pas la première fuite nucléaire pour prendre la fuite puisque c’est de fuite dont il s’agit ! Agissez ! Allez, du balai merde, Français, réveillez-vous ! Qu’avez-vous donc à proposer ?
Oui, bonne année. Voilà, tous mes vœux de bonheur et de prospérité.
J’en ai profité pour jouer à l’Euromillions. Ils ont ainsi cru un instant que nous étions cousins, comme de souche.
Bonne année messieurs-dames.
Et si, comme moi, vous croisez des râleurs, dîtes-leur donc de changer les choses et de balayer midi à quatorze heures, pour ainsi dire.