Etes-vous rentable ?

C’est la fin de l’Europe. Il paraît que l’Euro ne passera pas l’année. L’armée des chômeurs nous plombe la dette. Les riches aiment les dictateurs chinois. Voilà le nouvel eldorado. La Turquie rit de bon coeur. L’adhésion lui semble lointaine. Et sans intérêt. Rejoindre une maison de retraite entourée de banlieues sans usines ? De cadres trop coûteux, d’élites prétentieuses ? Allons donc. Le business nous a quitté. Il est parti là où part la plus-value quand on ouvre les vannes. Elle dégringole vers les paysans qui se font prolos jusqu’à ce que l’on en trouve d’autres. Prochain objectif : usines climatisées en Afrique Noire, en Amérique du Sud, sur Mars des fois que.

Il n’y a plus rien à faire, tout est figé. Bien sûr, on a des biotechnologies de pointe (mais plus de fabriques d’épingles) et le secteur médical. Mais allez trouver un généraliste en campagne. Ce qui, d’ailleurs, n’a aucune importance. Moral en berne. La grande question introspective et bien plus que freudienne est : êtes-vous rentable ?

Pour ma part : non.

Et je n’ai pas vraiment l’intention de l’être. J’ai envie de ne plus avoir envie. J’ai besoin d’en finir avec mes besoins. Ça grandissait sans cesse. Un Ipad 1, 2, 3. On me demande : tu vas avoir un Ipad™ à Noël™ ? Franchement, un bon bouquin, ça ira bien. Voire deux qu’on s’échangera. Et pourquoi t’es pas sur Facebook™ ? Pour voir mes amis en vrai. Internet est devenu un objet d’intégriste. C’est comme un voile : il éloigne les corps les uns des autres. Bien sûr, on en voit tant et tant sur internet. Mais on s’éloigne aussi sûr qu’un café vide à 20h le soir à cause de la télévision.

Tout est tellement pratique.

La baby-sitter est en fac de psycho. Il faudrait l’exporter en Turquie. Je me demande ce qu’ils en feraient.