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Où est passé l’opium du peuple ?

lundi 29 juillet 2013, par Grosse Fatigue

Rien ne me rend aussi seul que la lecture hasardeuse du "Monde". Sa neutralité équivoque n’évoque rien qui vaille. Dans le dernier numéro qui me tombe des mains - oui, je lis du papier - un reportage sur de jeunes catholiques essayant d’évangéliser des gens sur le plages bretonnes, une défense de l’Islam contre l’islamophobie, et, pire que tout, une défense par un "sociologue" de la société mutireligieuse à condition, bien entendu, on est de gauche, de respecter l’égalité "homme-femme".

Un tissus de conneries éclairant le quidam qui, comme moi, très seul à lire cette prose, se demande quand même si, non seulement il n’est pas majoritaire dans un pays, voire sur un continent où, miracle, on ne croit plus. On ne croit plus, d’ailleurs, non par désintérêt, ni par paresse, mais grâce à la raison, celle qui doute, comme en sciences, et qui fait passer la croyance au mieux comme une passion individuelle et privée, au pire comme ce qu’elle est : un obscurantisme qui nous prive de la beauté du monde.

Il est tellement intéressant de constater que nos pauvres sociologues bourdieusiens, bouffés qu’ils sont par une doxa d’une pauvreté affligeante, le prisme dominant/dominés, n’ont plus rien à dire qu’à accepter le pire des mondes tel qu’il est. Le relativisme ambiant, depuis qu’ils ont abandonné, avec la gauche entière, la défense du prolo et les instituteurs laïcs, est la règle. Ils accepteront les soumissions en tous genres pourvu qu’elles ne soient pas occidentales, nourrissant le camps adverse des tordus, des locaux, des identiques, formant la mélasse pathétique du monde d’aujourd’hui. Marx, reviens !

La gauche intellectuelle d’aujourd’hui défend la position de la droite américaine.

C’EST PAS ÉNORME ÇA ?

Le modèle américain s’est imposé, d’échecs en échecs, comme un pragmatisme de bon aloi, une justice de l’évidence, à coup de concepts creux revendiqués par les caricatures : de la négritude à l’identité, aux racines nécessaires, cette psychanalyse de supermarché (SIC) plaît à ceux qui pensent penser. Il n’y a plus de libération possible car il ne faut rien dire à personne. Nous sommes trop éloignés. J’ai dit cela à l’un de mes étudiants, catholique maladif (SIC), quand il essayait de penser le monde. Il en a du mal. J’ai dit ça à des collègues maghrébins qui se plaignaient de la fatigue occasionnée par le ramadan : Ici, dieu n’existe pas, vous n’êtes pas obligés, ce n’est pas la RDA, il n’y a pas de caméra sous les toits.

Peine perdue. L’esclavage moderne est si bien revendiqué par tous, pour les autres essentiellement, que contester la croyance en islam comme en chrétienté vous fait passer pour un facho, ce qui laisse le champs justement à ces derniers, et ceux-là, croyez-moi, n’ont rien à battre de ce qui nous faisait exceptionnels : l’universalité de l’individu débarrassé de ses bourreaux intérieurs, curés, visages voilés, excision et tout dans le même sac.

Si mon propos est naïf, le leur l’est encore plus.

Ah le beau monde de tolérance que l’on nous prépare. La bouillie idéologique du relativisme et d’un métissage qui n’est que médiatique. Je rêve d’un parti des athées, des incroyants, des dubitatifs, des râleurs, ce que nous sommes, nous qui sommes si français, notre dernière caractéristique avec le non-usage du clignotant, aspect moins révolutionnaire, je dois le dire.

Oui, comme le disait un autocollant anar dans la vieille ville, et bien que les anars défendent maintenant le mariage, oui : "A bas toutes les religions !"

Amen.