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Trois hommes et un cochon

mercredi 27 février 2013, par Grosse Fatigue

Dans la tambouille radiophonique tout se confond. C’est un jour particulier, mes sens sont un peu troublés, l’hiver s’impose encore et j’attends les espoirs de mars qui seront comme toujours tardivement moroses. La radio déblatère et je passe sans vergogne du classique à l’inter. La radio de droite est pessimiste, la radio de gauche est très superficielle. Finalement j’éteins tout.

Trois hommes dans le bla-bla d’aujourd’hui. Le pape, Stephan Hessel et DSK. On pourrait rajouter Depardieu pour équilibrer. Mais ça n’a pas d’importance, ça n’est qu’une tambouille furtive, trois croisements, des instantanés oubliés dès demain. Demain, je le jure, je n’y penserai même plus.

En haut de la pile quand même, une inquiétude : des millions de millions de chômeurs, un horizon bouché, et le populisme au tournant. (Quel tournant ?)

Mais avant l’horizon, trois hommes.

Si je devais en parler à mes enfants, ça ne serait pas simple. J’éliminerais le pape. Les dogmes et les religions n’ont à mes yeux aucune signification si ce n’est celle de nos peurs et de l’ignorance. Le garant de la peur et de l’ignorance préfère démissionner et mourir dans son coin, comme tout le monde, plutôt que de continuer à radoter polyglotte. Tant mieux. Si maintenant on pouvait élire une femme noire bien foutue comme papesse funk d’un monde nouveau : yeah. Ah : voilà. Mon côté DSK. Oui, je verrais bien une jolie femme tout en désirs et en courbes, une danseuse qui lirait des livres érotiques pour enfler d’une bonne trique et en conclave tous les vertueux de la main droite (pour les droitiers), sous les mitres pourpres et les ors des plafonds. A boire du vin de messe, l’érection matinale doit quand même en faire douter plus d’un sur la fonction uniquement urinaire d’un membre condamné à la mollesse éternelle, non ? Moitié cochon : j’assume. Ce monde a besoin d’un peu plus de DSK. J’admet l’apprécier. Qu’une petite pipe finisse par lui coûter si cher et que ce fût un guet-apens ne fait plus aucun doute à mes yeux. Que Nafissatou ait été employée par un quelconque service plus ou moins secret mais tapant là où le bas (oui, le "bas") blesse : ça n’aurait rien d’étonnant. Qu’une péripatéticienne journalistique comme une autre fasse à propos du même un livre pour la thune, quelle importance ? Qu’elle se plaigne d’avoir eu affaire à un porc n’a rien d’indignant. Si les saillies les rebutent, que ces putes tâtent de la FIV et de l’éprouvette. Il y a un côté très désespérant à la vie quand on en considère la fin et j’imagine bien que DSK a cru, comme d’autres avant lui, que la chair faisait un peu écran à notre anéantissement final. En cela, je le salue. Profite mon grand, profite.... Que des femmes fassent la même chose et je les soutiendrai tout autant. Bien entendu, je ne peux dire cela à mes enfants avant qu’ils ne deviennent adultes. La vie est mal faite.

Je me bornerai donc à leur dire deux ou trois mots sur Stephan Hessel. C’est beaucoup plus simple car c’est la vertu de gauche, une vertu cardinale et fondamentale, sans les déguisements des curés et avec le grand âge comme tribune. Voilà un peu, mes enfants, ce qu’il faudrait suivre. Un peu de Stephan Hessel et puis le poème de Kipling à relire deux ou trois fois l’an, pour ne rien oublier du courage, du refus de la soumission à ceux qui n’ont pas compris à quel point la vie, même au bout de 95 ans, est très courte quand elle est finie.