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L’humanisme des punks à chiens

vendredi 8 février 2013, par Grosse Fatigue

J’observe un punk à trois chiens en attendant mon tour sous la pluie et la grêle au milieu des gens normaux qui marchent de gauche à droite et vice-versa. C’est l’ennui j’attends mon tour, mon tour d’être un punk à chiens aussi. Pourquoi les punks à chiens ont-ils autant de chiens alors que les prolos en font moins maintenant, malgré les allocations familiales et l’école gratuite ? Punk à chiens, punk à chiens,

Putain ce que j’aime pas les chiens,

Ni les punks. Point.

Le type les engueule ses chiens. Il leur crache à la gueule et c’est pas un gros mot quand il s’agit des animaux. Il leur crache à la gueule parce qu’il n’a pas internet. Sur internet, des adolescents voient des gens se cracher dessus dans des partouzes synthétiques et humiliantes qui ne concernent que les filles sans avenir malgré une plastique adéquate à la reproduction. Il y a de moins en moins de filles chez les punks à chiens.

Le punk à chiens reproduit ses chiens, j’ai même du mal sous la pluie grise à faire la différence entre lui et les bêtes, voilà toute l’humanité qui nous reste pendant les longues crises de civilisation : des chiens. Je suis à la sortie de la galerie marchande dans le centre-ville mourant d’une ville de province dont le maire conformiste a jugé bon de chasser les prolos. Qu’ils aillent se faire foutre dans les zones commerciales lointaines ! Qu’ils aillent se faire foutre dans la zone ! Qu’ils arrêtent de polluer le centre-ville, qu’ils continuent de faire des détours très très longs pour éviter la ville ou s’y perdre, puisqu’il est impossible d’y pénétrer autrement que par des bus introuvables et surchargés. Les places publiques sont propres et minérales, tout est artificiel. La ville serait plus grande, on nous y aurait chié un tramway. On nous prépare un nouveau boulevard, tout droit et tout tracé, avec des façades qu’on ravale et de beaux défilés : l’extrême-droite n’a plus qu’à attendre que l’on continue à rendre artificiels les cafés voisins où nous étions quelques-uns.

Le punk à chiens sait bien tout ça. Je l’ai vu autrefois mercredi devant le kiosque à faire la manche, branché par des Mormons très propres et très cons. Il avait des idées sur tout le punk à chiens avant d’avoir trois grammes dans chaque bras ou dans le nez c’est selon. Il baladait ses Mormons comme il balade ses chiens, un coup de cliché et un coup de révolution, alors leur Jésus d’Amérique recueilli par des Indiens, ça le faisait bien marrer. Et vas-y que je te fiche un coup de pied dans le derrière du berger allemand bâtard et robuste comme tous les chiens devraient être, impurs et bariolés, y’a qu’à voir ce que les bourgeois et les paysans leur alter ego des champs admirent : des pédigrées et du consanguin.

Je suis sûr que c’est bien lui le punk à chien des mormons de mercredi, dans la nuit qui tombe au milieu des gens qui passent de gauche à droite. A éduquer ses chiens il garde son humanité, plus d’humanité que tous les Mormons avec leur livre unique et leur costume de cons qui, comme les bourgeois mais sans même vieillir, plus ça devient con, plus ça devient....

Con.