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Comprendre la collaboration

lundi 14 janvier 2013, par Grosse Fatigue

La petite fille à la cantine de la maternelle joue dans un fait divers tout-à-fait divers, divertissant. Le policier vient la chercher devant tout le monde. C’est la honte et c’est la peur. La petite fille a six ans. A la cantine. Le décor est posé. Une petite fille. Des copains. Des dames de cantine pour gronder tout le monde. Et puis, un policier.

Les gens ne se souviennent pas de leurs six ans. C’est une chance l’amnésie de l’enfance, ça vous fait des adultes sérieux qui se prennent comme tels : au sérieux. Le contraire est moins rose.

Bon bien sûr, les parents de la petite fille sont coupables : ils n’ont pas payé la cantine. Il faut donc arrêter la petite fille.

C’EST QUE NOUS N’AVONS PLUS LES MOYENS.

Dans un monde si moyen que même les horizons lointains ne se constituent plus que sur des écrans, voilà que la petite fille doit suivre le policier. Et elle imagine. Elle imagine que ses parents sont morts. Elle n’a pas tort. Je me souviens très bien du jour où les gendarmes sont passés dans la maison de mon enfance. Ils étaient deux. La seconde fois, c’était pour m’emmener à l’armée. Il y avait comme une erreur. Mais la première fois, c’était en janvier, il y avait bel et bien un mort.

Alors la petite fille croit qu’il y en a un, et c’est en janvier. Ça n’est qu’une histoire d’argent. Il faudrait se cotiser dans le village. Voire alentour, voire dans tout le département.

MAIS QUE NE FAIT-ON PAS DÉJÀ ?

C’est que les pauvres nous font perdre notre triple A.

C’est que les flics à la cantine nous rappellent à quel point il serait facile comme il l’a été d’obéir aux ordres.

Allez arrêter les enfants.

Ce sont les ordres.

D’autres ordres pourraient venir que des soumis et des sérieux seraient bien capables - tout en se lavant les mains - de les appliquer encore et toujours parce qu’il faut bien que les gens comprennent que l’on n’est pas égaux. Il faut se mettre tout cela dans la tête une bonne fois pour toutes.

Ils sont nombreux les amnésiques de leur enfance.

Le savoir, c’est déjà de la prévention.