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La maîtresse, Bernadette Chirac, le principe de précaution et Gérard Depardieu.

lundi 17 décembre 2012, par Grosse Fatigue

Le petit tousse. Il tousse un peu. Pas trop rauque mais quand même. Je me suis levé trois fois pour lui donner du miel. Dur métier : parent. Un seul enfant vous prend au moins trois cents nuits de bon sommeil. Et vous ajoute cinq ans en six mois. De quoi vieillir d’un coup. Autant dire que j’ai 72 ans ce matin. Comme Bernadette Chirac. Mais Bernadette Chirac a toujours eu 72 ans. Plus facile de s’y habituer. Il y a des gens comme ça. Ils sont vieux dès la naissance. Quelle chance.
J’ai mal dormi.

Nous sommes en retard.

Et bon sang, il pleut des gouttes si grosses qu’on les dirait tombées seulement des toits, par des gouttières décrochées.

Tout va mal. Sauf bien sûr que tout pourrait être pire. C’est juste le train-train.

Je demande à la maîtresse du petit de bien vouloir lui donner une pastille de Strepsill™ s’il a mal à la gorge. Je précise que ça n’est pas un médicament. Et qu’il n’est pas vraiment malade. Je précise que ça n’est pas la Syrie. Ni les banlieues américaines, les armes en vente libre. Je précise.

La maîtresse ne veut rien entendre.

Je suis pourtant gentil.

Elle me dit : "Je vais lui enlever de ses poches, il ne pourra pas les prendre.". "Il est malade". "Je n’ai pas le droit de lui donner". "Et s’il s’étouffe avec, je serais responsable". "C’est le règlement".

Je commence à m’énerver. CE NE SONT QUE DES BONBONS.

"Les bonbons sont interdits à l’école".

Putain de principe de précaution. Je sais bien que la droite catholique fait tout pour utiliser le principe de précaution selon son entendement à elle. Mais que la gentille maîtresse finisse par m’énerver, les bras m’en tombent.

Je pars.

Je suis impuissant.

Appliquer le règlement. Appliquer le règlement.
Je lui ai quand même dit : "Mais s’il tousse ?"

Elle a répondu : "C’est qu’il est malade."

Il est un tout petit peu malade. Mais on voudrait l’élever dans une certaine vision de la maladie, qui fasse qu’on ne baisse pas les bras quand on tousse : on met ses mains devant la bouche et on reste poli. Ça vous fait des gamins qui sont pas des chochottes, et qui comprennent la chance que l’on a. C’est mon côté "On voit que t’as pas fait la guerre" comme disait mon père.

Je pars. Impuissant.

Je partirais même bien complètement devant tant de connerie. Il y a la règle et son application. Mais la règle est absurde. Je me sens poujadiste. Suis-je comme ce copain le dimanche matin en vélo, celui qui se plaint des radars pendant que je les applaudis face à la connerie du chauffeur français ?

Mais qui suis-je donc en fermant la grille de la maternelle ?

Gérard Depardieu ou quoi ?