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Lettre ouverte aux beaufs de gauche qui s’abstiendront au second tour pour cause d’Alzheimer confortable

vendredi 28 avril 2017, par Grosse Fatigue

Voilà donc Mélenchon, le petit Staline des salons, le Chavez du Sénat. Le voici qui s’y croit car d’autres y crurent… Ses fidèles partisans, ramassis improbable de croyants du socialisme déchu, de tenants des théories complotistes, d’abrutis des chaînes Youtube, de communautaristes de tous poils, j’en passe et des meilleures. Voici donc Mélenchon du haut de son podium, à préférer se taire pensez-vous ! Pensez-vous ? Non, pas eux… Tout est tellement pourri dans le monde de Mélenchon. La preuve : il ne sera pas président de la république de ses fantasmes, ramassis exotique d’une Amérique du Sud rêvée sous les palmiers avec T-shirt Che Guevara. Pour ce genre d’histoires, je préfère Bernard Lavilliers. Au moins, il chante. Mélenchon et ses partisans, quelle blague ! La démagogie à l’état pur, encore plus pur qu’une missive de l’Education Nationale sur la pédagogie de l’apprenant et de son épanouissement… Que ceux-là se moquent de Macron me fait bien rire. Entre deux vides, lequel choisir ? Même Fillon, en tête de gondole façon « Voleurs Actuels » l’hebdomadaire de la droite qui sent le cureton, a quand même eu pour une fois la décence de demander aux bourgeoises du Trocadéro de voter Macron plutôt que Le Pen, sans doute pour des raisons d’hygiène… Même Sarkozy, et pour pas un rond, s’est prononcé pour le vide sidéral de l’ancien banquier…

Oui je sais. Pour Macron, je sais. Pas de quoi être fier. Banquier d’affaires, Valeur travail et femme vieillissante en paravent des vertus du couple : mon cul. Pour Macron, comme pour les trotskistes, je suis au courant. Tout cela a de l’allure et il y a peut-être plus de sincérité chez Poutou face à Le Pen en télévisuel direct que chez Macron en costard face au prolo du coin. Il y a surtout la vieille formation de la Ligue comme on disait de mon temps, qui faisait et défaisait les rois des universités de gauche avant de finir par collectionner les Rolex™ dans les fauteuils du PS, après l’UNEF et la MNEF où l’on discutait dur de stratégie sans jamais compter ses fins de mois. Oui, les trotskistes sont aussi des staliniens ratés, et l’ouvrierisme affiché des trois godillots ne m’a jamais fait rêver. Je préfère Bernard Lavilliers qui chantait la Vallée de la Fench ma chérie, c’’est le Colorado en plus petit. Y’a moins de chevaux, moins de condors, mais ça fait quand même autant de morts… Franchement, pleurer des emplois d’assembleurs de sèche-linge dans des usines américaines alors qu’il serait temps de nettoyer le paysage de nos encombrements commerciaux, de protéger les trois abeilles qui nous restent et de retourner d’une certaine manière à la ferme mais sans Mao™ dans les années soixante, enfin bon. Je dérive. N’éteignons pas les écrans plasma.

Donc, j’assume, pour Macron : je sais. J’ai son programme en pdf téléchargé comme il se doit, j’y ai jeté un œil et puis je suis reparti lire un roman, pour comprendre un peu mieux comment perdre mon temps, j’ai lu plein de choses en ce moment, des choses vraiment bien, il reste de grands écrivains, alors pour Macron, vous pensez bien, la distance qu’il faut prendre, et la pince à linge pour se boucher le nez, et les gants pour le bulletin l’autre dimanche : je sais bien. Je préfère franchement Bernard Lavilliers même du temps où l’on se faisait croire que les 33 tours vendus en supermarchés étaient de moins bonne qualité que ceux que l’on achetait chez les disquaires du centre-ville. Mais les disquaires du centre-ville ont disparu avec les centre-ville et ce n’est pas Macron qui changera ça.

Non, Macron ne changera pas grand-chose. J’ose juste espérer que contrairement à quelque américain il n’ira pas réveiller chez l’immonde sa propension à cracher à la gueule de mes propres enfants parce qu’ils ont hérité de leur mère une peau pas forcément blanche. J’entends déjà dire mais rassure-toi tes enfants ne sont pas des voyous, un ami naïf m’a dit ça devant sa femme, le genre de type le cœur sur la main, qui ne sait pas qu’un flic, c’est comme un fusil, il faut d’abord vérifier s’il est chargé avant de lui parler, non donc, j’assume : pour Macron je sais bien.

Mais il y a des choses que je sais mieux, des choses qui sont entrées dans mon être et je sais y reconnaître l’âme du pire, le passé qui revient, et le passé qui revient n’est pas forcément une farce qui effacerait la tragédie, je ne crois guère aux bons mots. Non, je me souviens d’un copain d’enfance, on nous prenait pour des frères en primaire, et son père l’était un peu, il avait fait l’Algérie, et je me souviens de ses cousins, et de Sophie sa cousine, l’une des rares rescapées du discours des pères ces saloperies qui avaient promené leurs fusils en Algérie avant de boire pour ne plus jamais oublier. Je sais très bien que ce n’est pas tant la barbarie au millimètre de l’ancienne Allemagne qu’il faudrait craindre et que la pacotille nazillone ne fera pas des millions de morts. Je suis bien persuadé que monsieur Dupont-Lajoie s’en donnera à cœur (comment dit-on) pour balancer quelques trognons aux clodos, aux femmes, aux pédés, à qui vous voulez, afin simplement de nous faire chier.

NOUS FAIRE CHIER.

Il suffit pour cela de regarder les villes FN en France depuis trop longtemps. On y dort tranquille, car quand on promet la mort tous les jours, on a la sécurité sans joie, et puis surtout il faut marcher droit et sans fantaisie. Alors mes chers amis beaufs de gauche, vous qui croyez avoir des idées politiques quand vous n’avez que de petits sentiments partagés en ligne, je ne vous demande rien, allez donc vous faire foutre après tout Le Pen ou vous, c’est pareil, c’est juste l’horizon d’un caniche pour parodier presque l’autre. Surtout ne faites rien et confondez donc encore les perspectives d’avenir avec l’alzheimer de grand-mère.

Faudra juste pas venir vous plaindre. Parce qu’avec Macron, vous pourrez défiler sans qu’on vous dézingue trop la tronche à balles réelles.