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La question américaine

vendredi 8 janvier 2016, par Grosse Fatigue

En voyant ça, je me pose parfois la question. Bon, bien sûr, au milieu de ça, il y a un rouquin qui joue de la guitare. C’est peut-être un Anglais, il y en a des bien, je ne veux pas faire de généralisation, mais juste un peu d’uchronie, pour rire cinq minutes.

Car voilà : j’imagine une époque pas si lointaine où, brusquement, la plupart des Américains blancs auraient disparu. Les Indiens et les Noirs se seraient mélangés à la manière des Séminoles et de quelques esclaves de Georgie et de Floride, évitant à jamais le Trail of tears, et les Etats-Unis auraient un autre visage aujourd’hui. Je rêve un peu mais bon. C’est pour en rire.

Par exemple, il y aurait la musique. Bien sûr, il y a Gerswhin et Lou Reed, entre autres. Mais bon. Je me contenterais bien de la musique noire à tout jamais. Par exemple, il n’y aurait pas grand-chose à manger. Mais vraiment, juste la soul food et tout irait bien.

Par exemple, les Noirs sont très religieux. Mais pour peu que le dieu des blancs qu’ils prient chaque jour se syncrétise un jour avec quelques croyances païennes, on aurait le Brésil aux confins du Canada, Carnaval en prime. Salsa !

Oui, bien sûr, c’est impossible. Qui aurait créé les voies ferrées, les gratte-ciels et la finance de marché ? Qui aurait eu les yeux plus gros que le ventre ? Qui aurait inventé la malbouffe et les médicaments qui donnent le cancer pour que l’on en achète d’autres qui sauvent du cancer ?

Sans doute personne.

Mais quand je vois ce dont Beyoncé est capable (ma pauvre, tu es née trente ans trop tard), je pense qu’il y a de l’espoir. Je crois que je n’aime que l’Amérique Noire. C’est bizarre ce racisme en moi. Je me soigne.

Je me dis souviens-toi ! Souviens-toi de cette famille de noirs américains venus à Paris pour voir Disneyland™ Paris ! T’en souviens-tu ? A part la couleur de peau, qu’avaient-ils de différent des blancs qui faisaient exactement la même chose ?

C’est qu’il s’agit avant tout de ne pas sortir les Noirs américains de leur contexte géographique. Car c’est à l’extérieur des Etats-Unis que les Américains sont américains. A l’intérieur, ils se détestent et nous pouvons prendre partie, nous les gentils, en privilégiant Stevie Wonder à jamais sur, mettons, un type de la trempe d’un Trump, Donald de son prénom. Stevie Wonder président, ça aurait de la gueule. Que serait ma vie sans Stevie Wonder, ou Miles Davis ou Coltrane ou Jack De Johnette ? Il y a bien sûr Chick Corea oui bon bien sûr. Mais ça n’est pas pareil.

Alors que ma vie sans Donald Trump et ceux qui lui ressemblent, ce serait comme une grande bouffée d’air.

Par exemple.