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La vague noire comme à chaque fois

lundi 7 décembre 2015, par Grosse Fatigue

Je n’ai pas regardé la télévision. Je connais d’avance les chiffres, les tics de langage, les attitudes, les cravates roses, les sourires, les déceptions, le champagne coule à flot au siège du Front National. Je connais depuis trente ans.
Hier soir, on a fêté les cinquante ans d’un ami que je connais aussi depuis trente ans. il y avait sa sœur. Elle a maintenant cinquante-trois ans. Et j’ai tremblé à côté d’elle, en lui avouant que ça n’est pas rien de revoir plus de trente ans après le fantasme de ses dix-sept ans. Elle est toujours magnifique, mais j’ai discuté avec son mari, un type tout à fait sympathique, heureux homme. Il y avait quelques copains mais surtout de la famille, et les petits gamins d’il y a dix ans sont un peu dans l’air du temps, ils sont grands et insouciants, ce qui n’était pas notre cas, à cause des cinquante ans, et de la vague noire que l’on avait vue sur internet, à l’avance.

Je crois que ça ne m’intéresse. Plus. Mon neveu me parle de son père, un bon électeur FN. Je sais bien à quoi tout cela ressemble. Il n’y a rien à convaincre, rien à changer. Les idées ont la vie dure, le manque d’idées aussi. Mon ancien beauf, il s’est élevé tout seul, on ne va pas lui faire le coup du réchauffement climatique, ou des économies d’énergie. Il pense surtout que chacun devrait s’occuper de son business et rester chez lui plutôt que d’aller emmerder les autres. Même s’il rêve depuis trente ans de faire le Paris-Dakar, parce que c’est son bon droit.

TOUT A DÉJÀ ÉTÉ DIT.

Il faut peut-être le répéter. La vague ne s’arrêtera pas, même si des instituteurs leur crient que c’est mal. Chez ces gens-là, maintenant, il y a des jeunes, des vieux. Ils se trompent et je les comprends. Quand on nous vend du rêve, c’est quand même quelque chose. Comment croire encore à une classe politique qui a vu le chômage augmenter sans cesse depuis quarante-deux ans ? Comment ?

J’ai entendu Raffarin. Ça rime avec rien. Mais rien de rien. Ces gens qui furent inutiles au pouvoir restent inutiles dans le commentaire. La petite France se recroqueville, les jeunes élites vont vivre à Hong-Kong, ou à San Francisco. Nous n’avons plus que des frustrations. Ce texte lui-même est complètement nul et répétitif.

C’est la chronique de l’impuissance. Pas de miracle au printemps sur le front du chômage. Pas de miracle l’année prochaine, et un beau résultat en 2017. L’abandon de la classe ouvrière par la gauche "intellectuelle" nous marquera longtemps.