Cop 21 et mer de glace

Une émission à la télé en zappant je ne sais plus où et des enfants admirant les progrès de la mer de glace près de Chamonix. La mer de glace s’enfonce dans son lit millénaire, elle s’enfonce et disparaît, elle remonte la pente, elle est ridicule maintenant : ce n’est même plus une attraction. Circulez les enfants. Et puis quoi, après tout, les skieurs iront ailleurs, il restera des canons à neige ou n’importe quoi d’autre : on s’en sortira.

Demain lundi à la première heure, des technocrates de toute la planète, désirant être élus, ré-élus, payés, et reconnus, vont se mettre d’accord à propos du recul de la mer de glace et de la cause univoque de ce recul. Autant dire qu’il vaut mieux ne pas faire trop attention à ce que ces gens vont dire car ces gens n’ont jamais :

 obligé l’industrie du packaging à ne plus utiliser de plastique...
 obligé l’industrie automobile à produire des voitures à pédale....
 obligé Airbus™ et Boeing™ à se convertir aux planeurs.
 obligé Total™ à fermer.
 obligé l’industrie pharmaceutique qui provoque des cancers avec des pesticides et prétend les soigner avec des molécules à faire le contraire.
 permis à chacun de prendre son temps et de ne pas rêver à des objets connectés qui ne servent à rien mais permettent à des enfants d’accéder facilement à la folie et à l’impatience.
 obligé l’industrie minière à reboucher les trous.
 obligé l’industrie forestière à ne plus déforester, et à replanter des arbres dans le désordre.
 permis aux paysans de ne plus être des industriels et aux consommateurs d’aimer les fruits et les légumes biscornus, à la saison idoine.
 demandé à la Chine de ne plus produire de boules à neige pour Montmartre ou le Mont Saint Michel. (Si : tout est important)
 demandé à Ikéa de ne plus faire de meubles moches pour le monde entier, et de les distribuer dans des surfaces de vente tellement gigantesques qu’après notre disparition, plus rien ne poussera dans ce genre de lieu.
 demandé au nucléaire de ne plus encourager le chauffage électrique.

J’en passe et des meilleurs, à chacun d’en rajouter. Nous nous sommes compris. Il n’y a rien à faire, rien à dire. Il faut courir à la catastrophe comme les enfants courent : avec ivresse. Ces gens-là se réunissent avec Sting et un Indien d’Amérique du Sud plein de plumes et de paons depuis si longtemps que l’on s’est habitué, car on s’habitue à tout, à tout. Il n’y a rien à espérer pour la mer de glace et pour les enfants qui la chercheront encore dans dix ou quinze ans. La côte d’Azur va migrer sur les plages du débarquement et Marine Le Pen y verra sans doute comme une aubaine, allez savoir pourquoi. A Omaha Beach en été, j’ai vu une obèse bronzer. La fin est déjà là.

Tout cela est un mensonge, comme toutes les religions. Ne subsistent que les croyants, jusqu’à la prochaine catastrophe qui nous emportera.

Amen.