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Je pense à 2017

mercredi 25 mars 2015, par Grosse Fatigue

Pour la première fois depuis trois mois, je pense à autre chose qu’à la fin de ma petite famille, à la trahison, à la douleur dans ma tête. Je ne pense pas aux crashs des avions dans les montagnes. Je ne pense pas au froid ni au beau temps. J’imagine 2017. Le moment va être important. Surtout pour moi, qui suis noir de l’intérieur, comme Nougaro. Oh oui, il va s’en passer des choses ! Et pas forcément ce pire que l’on imagine. D’abord, les équations :

Si Sarkozy>Hollande ; Le Pen/Sarkozy = Sarkozy.

Ou

Si Hollande>Le Pen ; Le Pen/Hollande = Le Pen

Tout cela est assez simple. La vieille bourgeoisie rance de la défiscalisation provinciale, les prolos égarés des régions industrielles de l’industrie d’autrefois, les rapatriés d’une guerre qui n’a jamais existé, les crânes rasés de l’intérieur, les prolos déclassés, les employés en colère, les caissières qui en ont marre, les fonctionnaires débordés, que sais-je encore, mais bref, tout ce qui pourrait être de droite votera au second tour face à Hollande pour la blonde qui ne l’est pas tant que ça. Connaissant de vrais gens de droite, je le garantis. Le ripolinage a fonctionné, du moins dans ma province : on veut son fric quand on en a, et l’on ne veut plus que les autres en touchent quand on n’en a pas. Là, pas d’équation ! Deux cohortes opposées risquent de voter au second tour pour la blonde pas si blonde.... Les pragmatiques vont encore nous faire un avenir que l’on regardera avec de gros regrets a posteriori, si l’on vit vieux, ce qui n’est pas forcément une bonne chose. Oui, je hais les pragmatiques.

Alors autre chose peut-être. Imaginons le pire, Le Pen. Que se passera-t-il ? Le soir même, les créatifs, les hirsutes, les gens qui vivent dans des maisons en paille et mangent bio, les dégingandés (quel nom !), les grands corps malades, nous à vrai dire, pourrions peut-être sortir pour leur montrer ce qu’est le monde de l’autre côté. Ce serait aussi beau que la B.O. d’un jour de grève comme aujourd’hui sur France-Inter. La preuve : tout-à-coup, voilà Charlebois à la radio ! Vivre partir sur Québecair ! Mais voilà ce qui reviendra un jour. Dégoudronner les zones commerciales, les dalles du centre-ville, équiper l’Education Nationale de la Revue Dessinée(Abonnez-vous gens gentils, abonnez-vous !), en finir avec les bagnoles et surtout les grosses, rouler en DS 23 Pallas comme le Général De Gaulle ! Revivre enfin !

Bon. Je finis la bouteille de champagne. Je file à Paris. Je vais voir les filles à Saint Michel. Je vais retourner dans la viennoiserie de la rue de l’Ecole de Médecine. Je vais voir si la fille que j’ai ratée il y a vingt-cinq ans n’y serait pas. Elle était blonde. Pour de vrai.