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Le Coran saignant

vendredi 16 janvier 2015, par Grosse Fatigue

Oui j’en ai ras-le-bol. Dans l’unique minute de lucidité de ma journée morne et noire, dans la tourmente qui emporte ma vie, ma femme, mes mômes, j’entends tellement d’inepties à la radio que j’attends qu’elle sonne 7h15 pour me réveiller.

C’est une illusion. Il paraîtrait que les musulmans sont les victimes collatérales des attentats contre Charlie. Il paraîtrait seulement. Et je ne connais pas le jour de parution. Mercredi peut-être.

J’ai déjà eu ce genre de discussion policée chez des bourgeois défendant le droit à la religion, à la croyance, à toutes les fadaises du monde. Et puis, hier dans le train, j’étais assis à côté d’une Américaine intelligente avec laquelle nous avons refait le monde dans la langue de Shakespeare ce qui est un moindre mal. Il a fallu que je lui explique le point de vue libertaire, celui de Bertrand Russell, nous expliquant pourquoi il n’est pas chrétien. Il me semble que cette saine lecture devrait remplacer toutes les inepties des culs-bénis du ministère de l’éducation nationale sans majuscule. J’avoue n’avoir aucun respect pour les religions ni pour les croyants. Au mieux, je les plains, au pire, je les méprise. Car de nos jours (il faudrait retourner en arrière pour comprendre ce terme), oui, de nos jours, il s’agit à tout prix de respecter les religions comme si elles étaient respectables. Où doit-on s’arrêter ? Peut-on respecter l’excision au nom de la culture africaine, enfin, d’une certaine culture africaine ? Ah oui bien sûr, c’est un exemple très extrême, parlons-en au Soudan ou en Egypte où, à défaut d’affabuler, on infibule. Doit-on respecter les croyances des autres ?

Ma foi : non.

Que les témoins de jéhovah assassinent leurs enfants quand ils saignent, ça n’est pas respectable. Que l’on oblige les femmes à porter des voiles sans pour autant faire du bateau, non plus.

Et pourquoi donc ?

Parce que la seule valeur universelle, c’est celle des droits de l’homme, qui réside dans le simple fait qu’il semble nécessaire, un jour ou l’autre, de désobéir aux gens qui disent n’importe quoi parce qu’eux-mêmes ne l’ont pas fait. Que l’on raconte n’importe quoi de génération en génération doit être combattu partout et toujours, afin que plus personne ne pense que les garçons sont nés dans des choux et que les filles doivent à tous prix rester vierges avant le mariage.

Les croyances n’ont rien de poétique, ni de respectable. Les croyances sont de vieilles histoires que l’on raconte pour faire peur aux enfants, mais l’on oublie juste de leur dire, à la fin : "C’est pour de faux".

Et voilà pourquoi j’ai perdu Cabu et Wolinski. Ces deux-là, entre autres, auraient mérité d’être ministres de la liberté ou de la fantaisie. Ils le sont maintenant. Ils auraient aussi pu abroger les ministères, quelques poids en moins.

Je vous embrasse mes amis.

Que tous les autres aillent se faire foutre. Le ciel est vide, et pas seulement de nuages.