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Vers un contrat de travail unique : le chômage

mercredi 29 octobre 2014, par Grosse Fatigue

Oui, c’est un peu facile. Après tout, je ne vais pas me plaindre si mon patron peut enfin me virer, moi qui tire au flanc depuis tant d’années et refuse sincèrement de dévoiler mes sentiments profonds pendant les pince-fesses qui visent à réconforter les troupes.

Oui, c’est facile. Car j’aimerais bien moi aussi, que l’on retire du boulot à la chieuse qui donne des ordres aux secrétaires alors qu’elle devrait les remplacer plutôt que de faire ses courses sur le site de La Redoute, page plug anal, enfin bon, dans mes rêves, mes rêves de vengeance du moins. Combien sont-ils encore à l’abri, nos braves députés, nos experts, nos emplois à vie même quand la Banque de France ne sert strictement plus à rien il semblerait que l’on y vive encore très bien. En voilà des économies : fermons tout, depuis qu’on a fermé nos gueules pour défendre la diversité et plus vraiment l’égalité (un vieux combat que je garde au placard en lisant le site de Daniel Schneidermann qui défend une femme totalement voilée contre le fascisme d’en-face : de quoi mourir de rire ou mourir tout court je ne sais plus).

Un contrat de travail unique, c’est au mieux un contrat temporaire, voire d’intérimaire, donc des tas de contrats qui s’enchaînent, et je dis bien au mieux, mais au pire, pour ceux qui ne sont pas employables car : ÇA EXISTE MA BONNE DAME, eh bien, un contrat unique ne changera strictement rien au fait que l’on délocalise les usines vers des pays où l’on se moque bien du contrat de travail tout court. Ça s’appelle la globalisation.

Et ça n’est même plus d’actualité. Car, comme ils disent, les marchés ont bougé. Tout se passe maintenant en Asie, pas l’Asie mineure, l’Asie enfin majeure, la grosse et bientôt grasse, comprenez la Chine, qui vous fabrique à la pelle non seulement des pelles, mais aussi des ascenseurs et, pourquoi pas, des millions d’ingénieurs pendant que nos Bacs STT accouchent au forceps d’une licence de psycho en cinq ans. J’exagère. J’exagère.

On a aussi des ingénieurs français qui fabriquent soit des avions dernier cri que d’autres savent faire aussi soit des automobiles ou des trains dont personne ne veut. Il y a sans doute aussi des gens qui font des choses utiles, mais à quoi bon ?

Un seul contrat, l’eldorado. Après tout, comment résister à la déferlante américaine ? Même les graffitis d’Italie sont en anglais au milieu des ruines de Rome, deux à trois fois meurtrie par des barbares aujourd’hui maîtres de l’univers et des fantasmes. Un seul contrat de travail, c’est plus simple, c’est mieux. Tout ce qui tend à la simplification me sied. Sauf quand j’imagine savoir où tout cela nous mène : Disneyland. Plastique et singeries, fast-foods alentour et intermittents du spectacle suicidaires.