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Le niveau des gens : pour un retour à l’html !

lundi 30 décembre 2013, par Grosse Fatigue

Comme il n’y a pas d’autre endroit où placarder mes humeurs, je continue par ici, des fois que.

J’aimerais passer de la nostalgie à l’enthousiasme, mais il faudrait être en été, et dans un autre pays sans doute. Des journalistes incultes diraient que tout cela est dans nos gènes mais qu’importe. J’ai les doigts froids. Je viens de suivre l’affaire Dieudonné, histoire de comprendre un peu mieux la chose.

Il n’y a rien à en dire. Il faudrait juste cliquer ailleurs et s’assurer que les gens bien éduqués fassent la même chose. Il faudrait aussi s’assurer que la plupart des gens sont bien éduqués, je ne parle pas d’études supérieures, je parle de l’éducation la plus simple, dis bonjour à la dame, un peu de recul, beaucoup de doute sur tout et cette obligation humaniste.

Il semblerait que tout cela a été jeté avec l’eau du bain : je suis vieux. Ça y est. Je suis vieux. De clics en clics, j’ai atterri sur Twitter, cette poubelle publique, cette décharge à ciel ouvert mais sans ciel et sans ouverture, un égoût des plus répugnants, sans passage secret, sans catacombe, sans issue de secours. Voilà que chacun peut dire ce qu’il veut, dans son verbiage à lui, chacun peut balancer ce qu’il croit être une opinion quand il rote.

Je propose un retour à l’html. En WYSIWYG au besoin, mais pas plus. Quand il était légèrement compliqué de publier quelques mots à l’écran, les imbéciles qui nous entourent et finiront par nous étouffer se contentaient de boire des bières devant la télévision. Ils peuvent aujourd’hui nous ouvrir leurs toilettes et, dans cette intimité délabrée, nous faire part de ce qu’ils considèrent important : leur petitesse.

Aujourd’hui, le premier site personnel de collectionneur de papillons avec des Gifs animés et des couleurs bariolées m’apparaît comme la plus saine des choses, comme la première étape d’un internet libérateur. Mais les pseudo-débats publics sont en train de détruire ce qui nous restait de liberté. Il faudrait inventer un algorithme anti-crétin, mais optimiste. Dès qu’un beauf se mettrait à commenter quoi que ce soit en ligne, le programme lui dirait : "Bonjour Kévin, ce que tu as écrit est grossier et peu intelligible. Nous comprenons ta colère, tu as beaucoup de circonstances atténuantes et tu n’es sans doute pas né au bon endroit pour t’exprimer correctement. Tu n’as pas encore compris que les sentiments que tu veux partager sont sans intérêt et même pire : nous voilà, à cause de toi, de retour à Cro-Magnon. Notre programme en douze étapes te propose donc de t’éduquer, en cliquant ici : "

Bon. Je rêve. Mais la chose pourrait s’améliorer si, par exemple, c’était un footballeur célèbre qui la présentait. Après tout, les footballeurs sont les gens les plus influents auprès de la caste des mégabeaufs, pourquoi ne pas essayer d’en reconditionner un, lui lire quelques poèmes, Les Fleurs du mal, ou même un truc totalement nul, genre Paolo Coelho, pour débuter ? De là, l’emmener vers San Antonio, Gérard de Villiers ? Ces gens-là aiment le concret... Puis glisser vers Céline ? Ah tiens, j’ai vu, à cause de cette affaire, le pauvre Marc-Edouard Nabot se prendre pour Céline à la télévision. Si j’avais su, j’en aurais fait autant ! Ecrire en crachant, ça n’est pas difficile. Il est vrai que s’il avait eu mon physique, il aurait eu moins d’ambition... Et vice-versa.

Je rêve d’un super-pirate. Avec un super-virus. Lazuly, mon dieu mon maître, m’entends-tu ? Il serait bon de programmer une petite saloperie qui, remontant le flot IP de la bêtise en ligne, serait capable de griller pour de bon l’ensemble des electronic devices des beaufs connectés... Tout y passerait, du grille-pain à l’écran géant, et même le frigo... Et contaminerait l’ensemble du carnet d’adresses de ces crétins dans le monde entier ! Oui, c’est un peu dictatorial et il faut de tout pour faire un monde.

Il faut de tout pour faire un monde : paraît-il.

Il faut de tout pour faire un monde : on n’est pas obligé d’être d’accord. Je me passerais sans problème de la moitié de l’humanité... (Les hommes, à part quelques copains, bien entendu).

Quelqu’un peut-il s’y mettre et nous tenir au courant ?

Et puis là, en direct, mon grille-pain a sauté dans un éclair aveuglant.....