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Le principe des nazes communicants

mercredi 19 février 2014, par Grosse Fatigue

J’en ai marre mais marre. J’éteins la radio. Au pire, je vais mettre Nostalgie™ et écouter Rika Zaraï pour me persuader qu’aujourd’hui n’est pas si pire qu’hier. Oui, je cause mal le français c’est volontaire. J’irais même jusqu’à faire des fautes d’orthographe. Il pleut dru et froid. Il va falloir attendre six mois pour avoir chaud. A l’intérieur, nous sommes restés Africains. Il doit exister en nous une sorte de thermomètre ADN que les policiers de la police scientifique peuvent identifier. Oh bien sûr, nous digérons le lait après nos quatre ans, et la mutation des bords de la Baltique a donné à certains des yeux bleus six thousand years ago. Mais bon, tout ça ne suffit pas à nous faire Européens : il suffit de voir à quel point le mauvais temps nous rend fous pour savoir qu’à l’intérieur, nous sommes aussi noirs que les types qui marquent des buts sur les stades de foot.

Voilà où je voulais en venir : j’en ai marre des commentaires à propos du football. J’en ai marre des commentateurs de l’immédiat. Comme si un match de football pouvait remonter le moral à des milliers de types dont on ferme les usines. Sans compter la femme d’un copain qui ne sait pas encore la vérité sur sa future solitude à Noël ou à Pâques. J’évite de prendre parti. No comment. Mais franchement, ce bla-bla sempiternel sur n’importe quoi à condition que ce n’importe quoi possède l’immense et unique qualité d’être immédiat, non, merci.

Le pire, ce sont les commentaires des commentaires. Des français moyens ont remis en cause la victoire de la France face à l’Ukraine il y a quelques mois au nom du principe bien connu du complot et des enjeux financiers. Si tel était le cas, la France aurait payé dès le début, c’eut été plus simple. Mais faire entendre raison à ceux-là est chose impossible. A quoi bon leur dire que nous sommes égaux quand on n’a plus aucun Néandertal sous la main ? Pas une seule autre espèce humaine à isoler vers Gibraltar.

Il faut co-mmu-niquer. Et surtout niquer, mais c’est une autre affaire.

Dans ma vie réelle, il y eut un moment où les gens me demandaient ce que j’en pensais. C’était une époque bénie pendant laquelle je m’étalais ma confiture histoire de montrer que j’en pensais quelque chose. Aujourd’hui, on ne me demande plus rien puisque tout ce veau, et tout ce veau nous monte au nez n’est-ce pas ? Alors je me permets juste d’écrire quelques crachats ici-même ça soulage ma pauvre dame, ça soulage. Je ne suis pas prêt à faire des commentaires à l’oral, encore moins sur France-Inter où tout le monde commente tout le monde, je ne sais même plus où était la source... De quoi parlait-on avant-hier ? Qui s’en souvient ? J’offre un email gratuit à qui peut me fournir l’information dépassée, le passé vintage de ce qui fit l’actualité.

Pour être heureux, il vaudrait peut-être mieux ne s’intéresser qu’au passé.

Mais comme ça n’intéresse personne, ce serait la solitude.