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Catastrophe nucléaire : dormons tranquille.

jeudi 14 mars 2013, par Grosse Fatigue

En lisant la presse libre du mercredi, le Canard Enchaîné, je n’ai guère la surprise d’apprendre qu’un préfet couvre la pollution liée à une ancienne mine, en cachant les vrais taux pour ne pas affoler la populace. Comprenant maintenant très bien comment sont formés les énarques, ces Français qui, même en poste en ambassade, n’ont jamais vécu à l’étranger, voire jamais vécu du tout, et qui nous imposent leur morgue, je l’avoue :

J’AI PEUR.

C’est à cause des probabilités. Les grands pays nucléaires ont eu leurs catastrophes. Les Allemands en ont tiré les conclusions : on ferme. Les Allemands, c’est un mystère.

Les Japonais en bavent. Les Ukrainiens sont à la dérive. Les Américains creusent leurs sols.

Mais les Français ont des énarques. Et les énarques, c’est pas pareil. Les énarques savent que les nuages radioactifs s’arrêtent aux frontières et que la radio publique est avant tout préoccupée par les événements médiatiques immédiats, ponctuels et insignifiants. L’élection royale du pape en est un exemple. Mais s’attendre au pire et faire peur aux gens, ça vend mal. Qui nous parle de Fukushima aujourd’hui à part quelques écolos gauchistes pouilleux dont les membres de la gente féminine, insensibles aux modes, sont sans doute les dernières à trimballer des morpions tant elles sont les seules à ne pas apprécier l’épilation totale... En un mot comme en cent : des gens peu crédibles. Des passéistes ! Car comment vivre sans nucléaire ou sans aéroport ou sans ligne LGV, comment ?

J’ai peur parce que ça vient. J’ai peur parce que j’ai téléphoné à la grande entreprise qui fournit de l’électricité en France. J’ai téléphoné pour demander une petite protection des fils électriques pour le couvreur. Un coup de téléphone qui m’a coûté cinq Euros et ne m’a rien rapporté. Un robot m’a orienté de services en services et je n’ai eu personne même en tapant "dièse" à coups de marteau. J’ai finalement appelé le centre de service le plus proche de chez moi, à deux-cents kilomètres, pour qu’un type malpoli me réponde qu’il faut envoyer le formulaire par faxe, un formulaire-acronyme incompréhensible. J’ai répondu que je ne comprenais rien. Le type l’a pris de haut. Je voulais juste que l’on intervienne pour protéger le couvreur de la ligne électrique. J’ai aussi précisé que le fax, ça n’existe plus, le minitel non plus : technologies dépassées, un peu comme le nucléaire. Le type n’a pas bien vu le rapport.

La conjonction du Canard et de mon appel m’a ouvert les yeux : on ne peut pas faire confiance à ces gens-là. Quand il y aura fusion, fuite, nuage et j’en passe, ON NE NOUS DIRA RIEN. On le saura après. Dix, quinze, vingt jours après. Les Allemands nous le diront. Les Suisses, les Espagnols.

Selon les vents.

Mais chez nous, on peut dormir tranquille. Il y a un nouveau pape. Il paraît qu’il n’est pas européen. J’ai regardé sa tête. On dirait mon beauf. Mais il paraît que c’est un Noir sud-américain d’origine Maya. Chez nous, c’est différent.

On peut dormir tranquille.