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Rogan m’a tuer

vendredi 4 novembre 2011, par Grosse Fatigue

Depuis toujours Rogan est mon modèle. Il est assis en face de moi en 1988 à boire des bières devant l’écran de la télévision. Il est assis il est déjà trop gros et c’est moi. Il ne me parle pas il éructe. Il me dit qu’il va élargir la conscience de son corps parce que son pays, l’Amérique qui n’en a que le nom, domine le monde entier par sa culture. Si son corps grossit, il mangera plus ou bien l’inverse, et le monde entier fera de même et c’est bon pour le business. Les maigres seront interdits à l’avenir, sauf les maladifs qu’il faudra engraisser médicalement.

Rogan est mon modèle.

Rogan est un homme simple comme on n’en apprend pas à l’école.

Quand j’allais à l’école on me disait Flaubert Balzac Voltaire Hugo. Je ne les ai jamais lus sauf Voltaire un peu des fois parce que c’est facile et pas trop long. Depuis que Rogan et son flingue se posent sur ma tempe dès que j’ouvre un livre trop épais et qu’il me souffle à l’oreille (je parle de Rogan) : "Vas donc sur Wikipedia, ça ira plus vite...", je sors des toilettes et je n’y lis plus. Aller vite c’est important ou alors aller lentement et boire des bières devant un match de télé-réalité. Même si j’avoue regarder TF1 huit fois par an parce que j’aime Masterchef, je ne suis pas assez Rogan mais ça viendra.

Rogan est partout. Et c’est mon ami. C’est l’homme des pavillons à l’horizon. Derrière cet horizon, pour lui, il n’y a rien. Le bonheur est dans un pavillon. Le peuple des pavillons a détruit mon aire de jeu quand j’étais petit parce que les parents de mes copains pépiniéristes préféraient gagner beaucoup d’argent plutôt que de vendre des arbustes. Et Rogan se cachait derrière eux.

Et Rogan me dit qu’il faut que je change ma télé. Et que Pamela a grossi aussi et que moi, je vieillis et qu’il faudrait faire quelque chose. Je ne vois pas quoi mais, comme il est américain, il me dit qu’il y a une solution pour tout, même pour la dette grecque, celle que je garde au grenier en souvenir des emprunts russes.

Je lui offre sa 57ème bière (en chiffres), et puis je vais manger un peu de ma pelouse par simple désir d’éloignement. L’innovation, ça me fatigue un peu.