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L’adjectif oublié dans un monde politiquement correct

lundi 7 janvier 2013, par Grosse Fatigue

Les radios bavouillent leurs commentaires sur l’affaire Depardieu. Et chacun y va de son analyse, le vent souffle dans les rédactions. Un vent sans saveur, le vent du néant.
C’est parce que l’on n’y utilise plus les mots d’autrefois, d’avant les théories relativistes, d’avant le politiquement correct. Ce n’est pas que je regrette ce temps où Coluche et Desproges avaient cette grâce aujourd’hui disparue. Mais un peu quand même. Ces deux-là pouvaient montrer du doigt. Je sais que c’est malpoli. Mais comme dans les Envahisseurs™ (Je suis plongé dans le coffret complet, j’en souffre comme de retomber en enfance), j’ai le doigt extrêmement raide, à la punk™, à l’anglaise. Quelqu’un peut-il nous dire les bons mots ? Les vrais, les simples, ceux qui désignent le réel comme on doit le désigner ?

Pour Depardieu, on hésite. Pas tant pour Obélix que pour 1900, Tous les matins du monde, Cyrano, Le dernier métro et j’en passe. Un autre acteur aurait fait l’affaire tout aussi bien, puisqu’il suffit d’y faire semblant.

Et puis, Patrick Dewaere est mort.

Alors faire l’affaire, c’est plutôt le style de Depardieu. Les Français croient s’y reconnaître parce qu’il est moche et gros et qu’il vous emmerde, comme ces types qui tournent sans mettre leur clignotant en croyant que c’est ça la liberté.

Et puis, Depardieu, c’est un vrai prolo. Un populo, un presque miséreux, un zonard bien tourné. Il a beau jouer Molière ou Christophe Collomb, ça reste un type simple. NOUS, les Français, on aime ça.

Enfin bon. Pas moi.

Je déteste au plus haut point les gens qui ne mettent pas leur clignotant en imaginant que leurs bagnoles constituent une sorte d’intimité que l’on ne dévoilerait jamais au public. La liberté consiste plutôt, à mon goût, dans le fait de mettre son clignotant. Ma misanthropie totale est constituée, hélas, de cet espoir de voir les autres devenir musiciens. Ou au moins d’éviter de me tuer sur la route tant que l’on a tous ses points de permis.

Depardieu n’est qu’un con.

Un GROS CON comme on en croise tous les jours dans le métro, le train, au travail, à l’école, partout. D’autres le suivront et d’autres l’ont précédé. On lui reproche de ne pas être un modèle mais c’est bien normal, il n’a pas d’éducation. Le propre du gros con, c’est de ne pas avoir d’éducation. Le monde entier nous l’envie parce que le monde entier sombre dans la misère du manque d’éducation, de cette manière d’être riche de petites choses et de rencontres et de musiques et d’histoires qui n’intéressent plus personne. Depardieu est un gros con friqué comme il y en a plein dans les 4X4 qui prennent deux places dans les parking souterrains. Aucun vaccin connu à ce jour.

Des mots simples : gros, con.