Quand le monsieur a sonné, j’étais sous la douche, crotté du bonheur de la boue, des champignons, de la campagne que les parisiens n’ont pas, par exemple.
Je suis donc sorti, en peignoir, recevoir ce que je croyais être un colis du grand fleuve tranquille d’Amérique du Sud où je me suis promis de ne plus mettre d’argent sur un compte bancaire au Luxembourg. (Comprenne qui pourra, la vie n’a rien de simple).
Un type chauve à lunettes attendait là, avec une mallette et, derrière lui, une Citroën Aygo™ (...)
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Grands principes de l’économie
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Monsieur Montebourg me nationalise temporairement
27 novembre 2012, par Grosse Fatigue -
Le grand fleuve où l’on noyait les libraires
26 novembre 2012, par Grosse FatiguePensez-y : l’Amérique du sud, ce fleuve immense, ses dangers, ses vapeurs, les arbres alentour, des milliers d’Indiens, et puis le courant. Un courant si puissant qu’il en fabrique des océans. La mer n’est à l’origine de rien, ce sont les fleuves qui la nourrissent. Lui, il est énorme, il déborde. Je viens au nom de ce fleuve, je viens vous tuer.
C’est ce que j’ai dit à la jolie libraire rousse qui gagne 874 Euros net par mois, un peu plus à Noël. Elle a tout de suite compris que j’étais l’ange de la (...) -
Le marketing des villes : Notre Dame des Landes
25 novembre 2012, par Grosse FatigueBarcelone : je croyais y trouver des anarchistes et des phalanstères. Pauvre de moi. A chaque carrefour, derrière les devantures et les colifichets made in nulle part pensés pour les touristes, je pensais à Orwell, à l’époque où l’on ne se contentait pas des idées, on en mourait. Oui, très peu pour moi mourir pour des idées. Mais de là à transformer l’histoire qui se fait entre les hommes, à repeindre les murs des fusillés, à combler la mer pour en faire des centres commerciaux. De là, de là : il n’y a (...)
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Ne pas travailler
23 novembre 2012, par Grosse FatigueLe midi mon père s’attablait, un verre de rouge "La payse" en bouteille plastique, de la moutarde avec capuchon rouge aussi, des oeufs durs souvent et de la viande parce que. Une nappe aussi en-dessous. Et la télé Grundig™ à faux-coins carrés, dans leur dernière version.
Après le troisième verre de rouge, vers 13h15, la voix de Mourousi commençait à faiblir entre les oreilles de mon père et, ayant posé son gros ventre rond entre ses mains, il faisait une petite sieste, le mégot de sa Gitane-Maïs™ lui (...) -
Et surtout : mentir
24 octobre 2012, par Grosse FatigueT’es un menteur papa. Voilà ce que j’entends dès que j’omets une information sans importance. Les enfants confondent omission et mensonge. En cela ils ont des principes moraux supérieurs, ce qui m’encourage à ne pas les mettre au cyclisme.
Le problème avec le mensonge, c’est que l’on y croit. J’ai longtemps raconté avoir foutu un coup de boule à un connard mais. Mais ce n’est pas vraiment mon vocabulaire, et puis c’est faux. Je l’avoue, j’ai menti. Je mens en permanence sur des tas de choses, par (...) -
Ma vie pour un Ipad™
24 décembre 2011, par Grosse FatigueJ’ai toujours eu des complexes vis-à-vis des économistes. J’aurais voulu être économiste. Mais les mathématiques en ont décidé autrement. Je ne sais compter que jusqu’à douze, un nombre que j’aime bien, parce que c’est celui du blues et, dans un autre genre et assez souvent, de la salsa. Je m’éloigne déjà du sérieux solennel que l’on doit vouer aux économistes. Je précise tout de même au lecteur éventuel que 12 est le nombre de temps du blues. Arriver jusqu’à 12, c’est tout à fait suffisant, et c’est sans doute (...)
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Il faut l’avouer : je n’y comprends rien.
8 décembre 2011, par Grosse FatigueMes enfants me le demandent. Mes étudiants m’en parlent. Mes amis aussi. A vrai dire, je fais semblant. J’explique le tableau. C’est une toile géante. Il y a beaucoup d’acteurs. Des méchants qui ne le savent pas. Des salauds qui en profitent. Des Grecs et des Allemands. Des types à Wall Street. C’est un immense polar débile. Il n’y a pas d’intrigue. Je fais semblant, je l’ai dit.
Qui est le type qui donne le triple A ? Aime-t-il la musique classique ? Est-il cocaïnomane comme dans les films avec (...) -
L’argent est un droit. En Grèce ou en Alabama.
29 novembre 2011, par Grosse FatigueLes Américains, quelle bande de cons.
Pas tous, bien sûr. Il y a les jazzmen, et encore, pas tous. Quelques stripteaseuses pas trop plastifiées, mais enfin, pour le reste... Voilà qu’on nous fait la leçon sur ce qui doit être. C’est quelque chose la leçon sur ce qui doit être. On nous dit : voilà ce qui doit être. Voilà comment il faudrait vivre. Ce n’est pas tant la vie qui compte que la vie de l’argent en tant que tel. Car l’argent, ne l’oublions pas, est une marchandise. C’est le sang de la sueur au (...) -
L’intérêt supérieur de la France
25 novembre 2011, par Grosse FatigueQuand j’étais gamin, j’habitais un faubourg passant. Moins passant qu’avant, mais passant quand même. On avait déjà construit une déviation pour que la nationale qui en faisait le flux soit dérivée par ailleurs. Il n’empêche : ça roulait vite. Mes parents étaient suffisamment inconscients pour me laisser rouler sur les trottoirs avec mon vélo, puis plus tard avec ma mobylette™ de fils d’ouvrier. Tout ça n’a guère d’importance aujourd’hui.
Je viens d’entendre Sarkozy nous dire, dans l’une de ses prises de (...) -
J’obéis aux marchés
18 novembre 2011, par Grosse FatigueJe fais beaucoup d’efforts pour obéir aux marchés. Au début, j’ai essayé d’élever mes enfants vers le nirvana du sens critique. Mais ce fut la désillusion. Le plus grand m’a dit : papa, avec tes rêves d’un monde meilleur, tout le monde nous prend pour des crétins, et en jeux vidéo, on est nul. Effectivement. Tous les copains avaient au moins trois consoles de jeux dont une portable pour m’emmerder les gens comme moi dans le train, moi-nous : les dinosaures. Ce ne fut pas simple de persister. Les autres (...)