Dans les questions qui me taraudent, il y a celle du changement, du changement personnel, de la personnalité. Il aurait fallu que je change et que je sois moins con, moins asocial, etc.
Et puis j’ai revu Melon, un pote chiant du lycée. Il a cinquante ans cette année, c’est notre classe d’âge, la classe très classe de 1966, qui devait être une sacrée belle année au niveau cinéma et musique, photographie noir et blanc et côte italienne. A l’époque, on travaillait en usine mais on rêvait de Riviera et de (...)
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Mineurs
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Changer
6 janvier 2016, par Grosse Fatigue -
Clodo encore
5 janvier 2016, par Grosse FatigueJe repense à mon SDF de l’autre matin dans le parking souterrain avec chien et particules diesel. Je repense à lui alors que j’en suis loin. Je viens de finir d’imprimer des tirages noirs et des tirages blancs de photos insensées, dont celle d’une collègue plus belle encore que Romy Schneider, tellement jolie qu’elle en a un peu honte. Je vais lui offrir demain, ça me fait très plaisir. Je vais lui offrir, mais mon SDF à deux Euros - ces deux Euros que je lui ai donnés - revient à mon esprit. Je suis (...)
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Nous étions si heureux. Dixit.
5 janvier 2016, par Grosse FatigueNoël est passé. J’ai fait l’erreur d’emmener les gamins voir un film sur Wall Street après avoir traîné dans le parc d’attraction, d’auto-tamponeuses en manèges et carabines. Ils n’ont rien compris au film, j’ai fait semblant. Nous sommes rentrés peu avant huit heures du soir, il faisait nuit depuis longtemps, mais l’hiver n’était toujours pas là. Le cadran lumineux de la voiture indiquait 15° celsius, rouge sur fond noir. Avec d’autres arbres, on aurait pu se croire à Nice peut-être, ou bien à Rome. Ou nulle (...)
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Il est cinq heures,
5 janvier 2016, par Grosse FatigueLe réveil est programmé pour six heures du matin mais à cinq heures pile, j’ouvre les yeux. C’est comme ça tous les matins. J’ai beau m’endormir entre deux livres et de la musique, à plus d’heure, il faut que mon corps se réveille pile à cinq heures du matin, et pourtant ce n’est pas Paris, ce n’est pas Dutronc, je n’ai pas de frisson, je ne claque pas des dents et je ne monte pas le son. Je suis du matin depuis qu’elle est partie. C’est incompréhensible et désagréable mais si l’avenir appartient à ceux (...)
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Clodo
4 janvier 2016, par Grosse FatigueJ’ai donné deux Euros au type avec le chien près de la caisse automatique du parking souterrain. J’ai lancé la pièce assez rapidement en visant juste dans son béret retourné. Le béret retourné m’a fait penser, je ne sais pourquoi, au bouquin que je lis sur Lucien Rebatet, et en pensant à Rebatet, j’ai pensé à Louis Malle et à Lacombe Lucien, puis au Ku-Klux-Klan, dont il a fait un film que je n’ai jamais vu, dans sa période américaine.
Puis je suis monté dans la petite voiture de prêt vu que la grosse est (...) -
Tous mes vœux
1er janvier 2016, par Grosse FatigueC’est la tradition, il faut souhaiter des tas de choses à des tas de gens. Mais voilà que ma cinquantième année est là, et franchement, je n’ai rien à souhaiter à la plupart des gens qui peuplent cette planète. je serais même ravi si une grande majorité d’entre-eux disparaissaient d’un simple clin d’œil, comme un coup de fil, et que l’on n’en parle plus.
Je souhaite donc à l’amant de mon ex-femme un bon cancer de l’anus, avec fistule. Ce n’est pas par jalousie, hélas. On est libre, madame pouvait bien tomber (...) -
Vomir
28 décembre 2015, par Grosse FatigueIl pleut sur Madrid. J’ai réussi à marcher jusqu’au musée pour voir Guernica. Comme au Louvre, des milliers de gens se prennent en photo devant. J’ai passé la journée d’hier au lit, et la nuit précédente à vomir. Là, c’est l’heure de la sieste, et Madrid ressemble à Londres, gris hivernal. J’ai vu sur les façades les impacts des balles de la Guerre d’Espagne. J’ai vu au musée de vrais artistes et des prétendants, dans le sens anglais, ça n’est pas pour rien.
Dans la file d’attente cosmopolite, nous étions (...) -
De la naïveté
21 décembre 2015, par Grosse FatigueJ’ai toujours cru que je n’avais rien de naïf, qu’on n’allait pas me la faire. J’ai aussi toujours cru que l’on pouvait convaincre les gens de la vérité, une vérité simple, les faits. J’ai cru que la littérature était imagination. J’ai cru que la réalité n’avait pas d’importance. J’ai accepté de me contredire. J’essaye de faire le point. Et comme je fais aussi beaucoup de photographie, j’avoue que la profondeur de champ est de plus en plus restreinte. Il y va de ma vie dans quelques jours. Ma vie est dans les (...)
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Parce que Gabriella est morte
17 décembre 2015, par Grosse FatigueJe ne sais plus comment s’écrit son nom. Deux L, un seul, un accent, je ne sais pas. En y pensant, je m’aperçois que je ne l’ai jamais su. Normalement - parce qu’il y a une norme - il faudrait ne pas dévoiler la fin dans le titre. J’ai vu la Guerre des étoiles hier soir et je ne dirais rien. Bien sûr, il y a des choses qui ne vont pas dans le casting, mais je ne dirais rien. J’y retourne en français dimanche. Il ne faut rien dire.
Pour Gabriella, c’est plus compliqué. Elle est morte et je viens tout (...) -
Des idées de cadeaux pour les enfants à Noël
16 décembre 2015, par Grosse FatigueJ’ai traîné à la FNAC après le tribunal hier matin. Je cherche en vain des idées de cadeaux pour les enfants. Je mettrais bien un peu d’amour dans des cartons bariolés, mais je ne suis sûr de rien. Après tout, officialiser la fin de l’amour (c’est bien ça, non ?) et puis leur offrir des cadeaux en plastique pour la fête de la naissance d’un dieu auquel on ne croit plus à rien, c’est paradoxal. Je leur offrirais bien un peu d’espoir aussi, mais c’est moi qui suis désespéré. Nous irons ensemble je l’espère à (...)