Il y a des siècles, je pestais déjà contre les crétins qui laissent leurs moteurs allumés l’été pour la climatisation l’hiver contre le froid, tout le temps quand leurs bagnoles sont à l’arrêt. J’ai longtemps pensé qu’en tant qu’humain il était possible de leur dire qu’il suffisait d’éteindre les moteurs à l’arrêt pour consommer moins et, par-là même, économiser un peu du peu d’argent qui manque déjà à la classe moyenne. Je me lance encore maintenant dans des tirades simples face à ces innocents. Je l’ai fait (...)
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Généalogie du dégoût
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Votre moteur est allumé.2 : ils sont là, ce sont nos ennemis.
7 décembre 2014, par Grosse Fatigue -
Une étincelle : le clignotant
2 décembre 2014, par Grosse FatigueNous en sommes là. C’est la fin de la civilisation. Parce que c’est la fin de la civilité. S’il fallait un signal faible pour nous le prouver, au-delà du tatouage, du voile, de la pornographie américaine, il suffirait d’attendre dans la rue.
L’automobiliste.
L’automobiliste est un autre. Mais parfois il entre en moi. Je deviens vraiment un automobiliste. C’est dur. Ce matin, j’ai essayé de faire la part des choses. Déjà, j’emmène les enfants à l’école en voiture. C’est un diesel. Pas français. Pas qui (...) -
De Gainsbourg à Koons
27 novembre 2014, par Grosse Fatigue« Il est bien mon dessin papa ?
Non il est pas bien.
Mais papa pourquoi tu me dis ça ?
Je réponds à ta question.
Mais pourquoi il est pas bien mon dessin mais papa ?
Il est pas bien parce que tu ne m’écoutes pas. Ça fait trois ans que je te dis de recopier les dessins des autres pour savoir dessiner, ça fait trois ans que tu grabouilles tes trucs à toi qui sont toujours pareils alors je te le dis maintenant. J’en ai marre.
Mais papa, on dit pas ça à son fils !
Si justement. Je te le dis (...) -
A quoi ressemble un topinambour ?
19 novembre 2014, par Grosse FatigueLe scénario de Terminator™ m’avait beaucoup plu. C’est l’un des rares films hollywoodiens où les effets spéciaux étaient utiles, mais aussi le seul qui mette en exergue l’avenir tant des drones que d’internet.
Welcome to the machine.
Mais. Mais voilà, un film de science-fiction, ou d’anticipation, n’est que ce qu’il est. Rien ne se passe vraiment comme dans la fiction. Le topinambour a remplacé le Terminator™. Et c’est grave. Car on peut lutter contre les Terminators™ : ils sont méchants. Alors qu’un (...) -
L’amour à Disneyworld™
14 novembre 2014, par Grosse FatigueC’était du temps où l’on ne comptait pas le temps. Un temps impressionniste, suspendu, le temps que l’on regarde quand on se retourne, parce qu’au moment où l’on vit ce temps-là, tout est en apesanteur.
En 1997, contrairement aux prophéties de science-fiction, j’étais amoureux d’Ingrid. Son prénom suédois ne correspondait en rien à ses traits, ses atours, ses attraits. Je la savais bien déjantée, je veux dire profondément, mais quand on tombe amoureux, on ne compte pas, on est aveugle, ce genre de choses. (...) -
Lard contemporain
24 octobre 2014, par Grosse FatigueJe suis bien gêné. Mais vraiment. Et ça dure depuis longtemps. Parce que. J’avoue. Moi aussi. Je trouve ça à chier. Je le dis vulgairement volontairement, ce qui me permet de limiter la vulgarité, de la réduire à une grossièreté. Le vulgaire est social, la grossièreté volontaire. Ça a de la gueule, la grossièreté volontaire. Mais bon. Je suis désolé de savoir que ce sont des catholiques (de droite, forcément), qui ont bousillé le plug anal de l’autre Américain place Vendôme. Je suis désolé. Mais vraiment. (...)
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Ode aux patrons disparus
21 octobre 2014, par Grosse FatigueC’est ainsi que la radio nationale me réveille de mes insomnies. Le patron de Total est mort. Il volait en jet privé. Deux hôtesses et un pilote ont perdu la vie en Russie, en accompagnant le bonhomme bonhomme. Il volait en jet privé, était à l’aise dans tous les milieux, comme tous les vrais grand bourgeois qui vous tapent sur l’épaule, que vous soyez couvreur ou ostéopathe. Il n’y a guère que les pas bourgeois comme mon pote Thierry pour vous demander de ne pas trop en inviter les veilles de premier (...)
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Le pavé numérique
4 octobre 2014, par Grosse FatigueJe lis un magazine littéraire qui porte un autre nom et pour la troisième fois dans le mois je découvre un auteur américain, un ancien pilote de chasse, le même, je me jure de le lire en anglais un jour, demain par exemple, en imaginant que j’aurais une autre vie bientôt, je veux dire une vie additionnelle, puisque c’est le rêve des déchus quand ils sont auvergnats à la Brassens, ou des déçus comme moi, loin de la terre des volcans. Dans mon wagon à un siège d’écart, un comptable tape lui aussi très (...)
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Le festival d’Avignon en HLM
25 août 2014, par Grosse FatigueChaque année, j’entends parler du festival d’Avignon. Olivier Py le dirige aujourd’hui, et j’aime bien Olivier Py, même s’il ne sait pas que le dieu qu’il aime n’aime pas du tout les gens comme lui, pour des raisons obscures, ce qui va de soi.
Chaque année, c’est le même cinéma. Le festival d’Avignon est une foire d’empoigne, une destination privilégiée, et surtout un discours très français - comprenez hypocrite pour faire simple - sur la "nécessaire démocratisation de l’art auprès des classes populaires". (...) -
De l’obésité en toutes choses
20 août 2014, par Grosse FatigueLe photographe nous a pris la main dans le sac à un kilomètre du sommet du Galibier. Sur l’écran je me trouve quand même un peu gros. C’est l’obsession du moment : on est foutu, on mange trop. On en met partout, on gâche, on baffre, on en redemande. Mon gamin me dit papa t’es obsédé par les obèses. Oui c’est vrai. J’en vois partout. Le gamin noir assassiné par un flic blanc dans le Midwest, j’ai d’abord vu son gabarit avant d’apercevoir sa mort. A Valloire, c’est le salon du 4X4. Le village est plein de (...)