Ce soir c’est lundi soir. Le cafard ne reflue pas, il occupe les placards où moisissent les paquets de riz de l’année dernière parfois. Je me donne l’illusion de l’entrain parce que vendredi, les enfants reviendront. Des livres s’entassent sur la table de la cuisine. Je ne touche plus à ma batterie. J’essaye de passer ici au plus vite. Je passe de la cuisine à la salle de bain à la chambre et vice-versa. Je n’avais pas prévu cela.
Je tape ce texte en regardant la télévision sur l’écran de l’ordinateur, (...)
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Impuissances
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Et si c’était de ma faute
21 septembre 2015, par Grosse Fatigue -
Pas actuellement
20 septembre 2015, par Grosse FatigueL’ex-femme de ma vie m’a enfin avoué qu’elle ne m’aimait pas. Après avoir lancé une procédure de divorce par consentement mutuel, puis l’avoir abandonnée, après avoir lancé une seconde procédure de requête en divorce où chacun prend un avocat pour dire à l’autre ce qu’il lui veut, et l’avoir abandonnée, après être revenue vers moi en me disant que je lui manquais à chaque instant, après l’avoir quitté, après être retournée vers lui, après m’avoir dit que la nostalgie ferait qu’elle ne pourrait pas vivre sans moi, (...)
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Gros sur la patate
8 septembre 2015, par Grosse FatigueHier soir j’ai gardé la fille d’une amie. Ça fait beaucoup. Mes enfants sont loin chez leur mère. Moi, je garde la petite fille d’une autre.
C’est une petite fille malaimée alors mal-aimante. C’est déjà dur d’aimer ses enfants. Alors les enfants des autres...
Elle m’a dit la même phrase énervante pendant dix minutes en détruisant volontairement le moelleux au chocolat que je lui avait offert. Puis elle a fait des tas de caprices. Bref : elle est infecte.
Je l’ai punie. Va dans ta chambre lui ai-je dit. (...) -
Une roue de secours
4 septembre 2015, par Grosse FatigueIl y a cette femme qui m’aime et qui m’a sauvé la vie quand je rampais à tâtons, en hiver. A l’époque, la femme que j’aimais partait pour un autre en nous inventant un cauchemar qui court encore, et pas que la nuit. On n’imagine pas que l’on aime son assassin. On n’imagine qu’à peine. On ne sait pas imaginer l’impossible, le coup de couteau dans le dos. On n’imagine pas.
On n’imagine pas non plus l’attachement. C’est terrible : c’est biologique. Il faut que ça passe. On a beau y penser, on a beau se (...) -
Les mômes sont partis
4 septembre 2015, par Grosse FatigueJ’ai déposé les petits à la primaire, la grande au collège. On s’est promis de s’écrire. On ne se verra pas pendant une semaine. En écho j’entends les autres me dire d’en profiter. N’est-ce pas l’argument de leur propre mère au moment de me quitter ? Tu pourras en profiter !
Mais profiter de quoi ? J’ai profité de ma jeunesse, j’ai profité de mes enfants, et pour les enfants, je n’avais pas prévu l’abandon de mon rôle. Un mi-temps ! Père à mi-temps ! Mais quelle horreur !
Je viens de les avoir trois (...) -
Confidences
24 août 2015, par Grosse FatigueCe sont les femmes de mes amis. Ce sont de jolies femmes la quarantaine à la dérive vers la cinquantaine et ainsi de suite. Nous discutons parfois seul à seule. Elles sont nombreuses et je m’en réjouis. Sauf quand elles avouent. Car elles avouent volontiers, comme si l’on pouvait se permettre, comme si je n’étais qu’un célibataire. Elles me disent qu’il est devenu chiant et qu’il travaille trop, ou qu’il ne s’intéresse à rien, qu’il a pris du bide et n’avance plus, qu’il ne la voit plus ou pas assez bien. (...)
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De quoi s’est-on nourri ?
7 août 2015, par Grosse FatigueJe me posais la question à la fin du film. "My old lady". Je pensais à une farce. Au "Viager". Et puis la farce tourne à l’amertume. Alors je me suis posé la question, en rentrant chez moi. Je sifflais du Jonasz dans l’air frais du soir. Du haut du pont, j’ai regardé si ma pute et mon clodo étaient toujours en bas, attendant l’avenir. De quoi m’a-t-on nourri, moi qui ne suis pas capable d’aller plus loin. Pourquoi ne suis-je pas plus riche de l’intérieur, pour écrire plus longuement, sur la vie des (...)
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Un libraire à Montpellier
29 juillet 2015, par Grosse FatigueA Montpellier j’ai vu des femmes magnifiques qui décoraient les rues de la plus belle ville de France. Les filles dans le midi ont toujours un truc en plus. Le soleil exactement. Mais à Montpellier, elles évitent pour la plupart la vulgarité de la Côte d’Azur même si, après tout, je n’en sais rien.
Aux jeux pour enfants des gamins des banlieues voulaient castagner les miens, ça leur apprend à vivre m’a dit mon amie. Elle n’a pas tort. Tant qu’on ne sort pas les flingues : il faut s’y faire. Les fils (...) -
Mentir
16 juillet 2015, par Grosse FatigueIl va falloir apprendre aux enfants. Même si c’est déjà ce que l’on fait en leur disant qu’il ne faut pas mentir.....
Il n’y a rien de mieux que le mensonge. C’est même ce que l’on préfère, ce que l’on recherche, ce que l’on désire. Les religions en sont faites, pétries, impatientes. Les cercles financiers, les banques, les partis politiques, le sport, mon ex-femme. Il faut apprendre à mentir, faire du marketing.
Chris Froome est un menteur. Je le sais, j’en ai parlé aux vieux hier matin. Les vieux (...) -
Faire corps
11 juillet 2015, par Grosse FatigueFaire corps. Je n’y arrive pas. Faire corps : c’est quelque chose. Je viens d’écouter Summertime. La chanteuse fait corps avec elle-même. Je la crois barrée, c’est-à-dire partie très loin. Elle fait corps avec la musique, comme tous les grands danseurs, avec ou sans instrument. Il faut se laisser aller, se laisser habiter, accepter de ne plus penser, de ne plus réfléchir, faire corps pour donner corps à cette forme d’art sans artifice, j’imagine que Van Gogh faisait corps aussi. J’imagine qu’il se (...)