Quand j’étais enfant ma mère nous parlait du mimosa qu’une amie quelque part sur la Côte d’Azur lui ramenait dans ses rêves la preuve : je ne savais pas vraiment identifier du mimosa. Ça n’est que bien plus tard peut-être à la télévision que j’ai su que cet arbre d’un vert douteux fleurissait en janvier à Nice ou à Cannes et que ses fleurs jaunes y annonçaient le printemps sur un bout de mer où l’hiver n’avait pas prise.
Aujourd’hui le mimosa est presque fané et février a tout juste débuté et j’habite loin (...)
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Chroniques potagères
Mon potager. Les saisons...
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A propos du mimosa
9 février 2016, par Grosse Fatigue -
Apologie de la broussaille
25 janvier 2016, par Grosse FatigueGamins nous avions installé un repaire très secret sur un monticule abandonné. Il s’agissait vraisemblablement de la terre du terrassement oubliée là, en tas. Des joncs et des orties, des ronces et quelques arbres rabougris y poussaient en attendant que quelqu’un quelque part reçoive l’ordre tardif mais planifié d’araser la chose car on croit au progrès comme on regarde l’horizon : mieux vaut dégager la vue.
Pour ma part, ne croyant ni en l’un ni en l’autre, je rêve de monticules et de broussailles, de (...) -
De l’inconceptualité de la mort et puis notre manque d’imagination
14 janvier 2016, par Grosse FatigueLe petit me demande ce qu’est la mort ça tombe bien je n’en ai aucune idée mais je me posais aussi la question à force de voir Galabru et Bowie (!) sur un nuage en dessins pour nous faire bien rire avec Boulez (non) ou Michel Delpech et puis surtout celui que l’on attend tous ailleurs, le chanteur de la beauferie made in France, notre immense Johnny au secours. Johnny pas mort mais Bowie : si.
UNE PREUVE DE LA NON-EXISTENCE DE DIEU !
Papa ne t’énerve pas, nous non plus on n’y croit pas en dieu, (...) -
Une envie de femmes nues
4 janvier 2016, par Grosse FatigueJ’ai envie de voir des femmes nues. Plein de femmes nues entassées et joyeuses devant mon manque d’objectifs dans la vie. Des femmes comme s’il en pleuvait, avec des peaux tendues sur des squelettes vivants, on boirait du thé comme si de rien n’était, elles me demanderaient l’éternité à défaut de l’extase, et je les convaincrais de mes aptitudes photographiques. Je les voudrais joyeuses et sans tabous, comme dignes de confiance. Et romantiques aussi.
L’une d’elle vient justement de me relancer. J’ai (...) -
Impression d’un après-midi d’hiver après la catastrophe
21 décembre 2015, par Grosse FatigueAvec la petite, nous faisons des macarons. Mais comme la recette est compliquée, je sens que tout est foiré. La pâte est bonne, il faudrait presque la manger comme ça. On a oublié le beurre, mais le beurre, ça n’est pas pour la pâte. Les proportions sont celles de la crème que l’on met dedans. Et l’on a doublé les mauvaises proportions pour recevoir des amis demain midi. Et le petit crie au premier étage. Il a un mal de chien. Il faut que ça passe. La chatte est avec lui, qui veille au grain. Le grand a (...)
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Du brouillard s’il vous plaît
1er décembre 2015, par Grosse FatigueL’autre matin dans la lumière blafarde je pesais les molécules d’eau qui me séparaient du pont. Un brouillard londonien ou chinois d’aujourd’hui. Tout enveloppé dans son manteau, le paysage urbain pourtant d’une grande sottise voyait sa laideur atténuée par les gouttelettes qui l’enrobaient. Cela lui faisait comme une excuse. Des joggers matinaux martelaient le bitume d’un pas saccadé et régulier, à six heures trente du matin. Quelques voitures passaient déjà et un bus remontait la pente pour chercher les (...)
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Le 20H de France 2 du 11 novembre 2015
12 novembre 2015, par Grosse FatigueLe titre est simple et descriptif. Je m’adresse aux archéologues des médias, qui, en 2159 ou plus tard, devant un buste de Régis Debray, s’attarderont sur l’enregistrement du journal de la télévision publique de ce qui reste de la France, en cet hier du 11 novembre 2015, cette manipulation sublime.
Les enfants ont insisté pour le regarder, parce qu’ils aiment comprendre le monde et faire des commentaires. Parfois j’accepte, malgré mon combat permanent contre les écrans, et surtout contre celui-là. Il (...) -
Deux feuilles d’érable
9 novembre 2015, par Grosse FatigueEn descendant vers la gare, je suspecte la lumière du matin, je la scrute et je cherche en vain une bonne photographie. Il faudrait être capable de s’étonner de tout et surtout de rien, et cadrer la monotonie du quotidien avec de jolies proportions et une lumière diffuse, voire une femme nue mais elles sont rares de nos jours.
A la radio avant de partir, j’ai écouté Fabius nous parler du réchauffement climatique et de cette nécessité évidente d’abaisser de deux degrés la planète comme si c’était un (...) -
Les glaces à la fraise
24 octobre 2015, par Grosse FatigueLes enfants sont rentrés à la maison hier soir. Ils ont réinvesti les lieux, c’est chez eux. Ils ont voulu voir la finale de The voice Kids, ce radio-crochet télévisuel où des chanteurs de variété parrainent les enfants du peuple des pavillons, pour leur faire croire que leur enfance est terminée, et qu’ils vont enfin devenir des stars. Tout est un peu faux, sauf la sincérité des enfants et peut-être celle des chanteurs de variété, allez savoir. Dans les trois derniers survivants, il y avait deux (...)
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Goodbye Stranger
21 octobre 2015, par Grosse FatigueNormalement, un mercredi pendant les vacances, on fait des crêpes. Les enfants jouent à plein de jeux d’enfants, et pour peu qu’il fasse encore beau à la Toussaint, on court dans le jardin, on regarde le potager en friche et les potimarrons oranges, les figues qui pourrissent, et l’on se sent bien. On a oublié le jambon, on va en chercher au petit supermarché d’à-côté, celui où des clodos et des bidasses se gavent d’une bière low-cost en attendant leur propre holocauste, celui de la cirrhose et de (...)