GROSSE FATIGUE cause toujours....

Accueil > Parents d’élèves > Avoir ce que l’on mérite...

Avoir ce que l’on mérite...

mercredi 11 avril 2012, par Grosse Fatigue

En lisant le Canard Enchaîné dans la bouffée d’air du mercredi matin, quand les enfants n’ont pas école et qu’ils sèment le bazar partout en imaginant qu’il va pousser comme au potager, je me dis que l’on a ce que l’on mérite. Je lis que Françoise Hardy quittera la France si François Hollande est élu. J’ai soudain envie qu’il soit élu dès le premier tour. J’en ai connu des filles folles d’astrologie, superficiellement clitoridiennes, dures à la tâche et de droite. Le monde peut s’en passer.

Sarkozy a éructé devant ses partisans quelques mesures de fin de vie, et c’est à regretter que le ridicule ne tue toujours pas. Kadhafi serait mort bien plus tôt et Sarkozy l’aurait suivi de près.

Les enfants ont fait tomber des crayons de couleur. Les nuages filent vers l’est, il a plu, ce qui n’est pas mon cas. Depuis vraiment longtemps.

On s’éloigne de l’hiver et de la neige. C’est le meilleur moment de l’année. L’entre-deux, où l’on désire les nuits d’orage de l’été, la fête de la musique entre soi, les premières tomates : l’Italie en somme.

Je lis la dette de la France, les emprunts espagnols. La fin de la Grèce. Le modèle allemand.

Et puis j’ai un peu honte. Je me souviens du parking verglacé du supermarché en janvier, mon Caddy™ plein à craquer, ma voiture japonaise. Je me souviens du clodo venant vers moi, me demandant je ne sais quoi, incompréhensible, entre l’abandon de soi et l’alcoolémie saturée. Et moi, là, le donneur de leçon, ravi du départ de Françoise Hardy trois mois plus tard, je me contente hautain de lui donner les bons de réductions que ma grande famille m’octroie.

Depuis, je me demande encore si je ne ferais pas mieux de me taire. Ce type était à l’agonie, il gelait, c’était après Noël et les guirlandes tombaient d’elles-mêmes dans l’air blafard des brumes givrantes. J’aurais pu lui filer trois Euros et tout le monde aurait pu faire comme moi. Le papy en Citroën neuve payée cash trois places plus loin s’est dépêché de monter dans sa bagnole, la casquette Lino Ventura vissée sur le crâne, en râlant.

Tout ça pour dire que l’on a ce que l’on mérite. Sarkozy est à l’image de la France, petite, rétrécie et sèche. Qui d’autre méritera-t-on ?