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CRS en 2017

jeudi 3 décembre 2015, par Grosse Fatigue

Les mauvais élèves nés en 1998 pourront toujours être CRS en 2017 : c’est un métier d’avenir et je garantis le niveau de l’offre. A lire la presse spécialisée et les sites libertaires, j’ai des relents de 1986 - ma jeunesse rêvée - et les pavés des anars devant l’Assemblée Nationale, et Higelin et sa fille sur ses épaules, à rêver de sa jeunesse à lui ou plus ou moins, au milieu de notre immense foule. Devaquet si tu savais ce que tout cela est devenu. La privatisation de l’université n’ayant pas eu lieu, c’est à la privatisation de l’enseignement que l’on assiste partout.

Globalement, nous avons perdu le combat.

Toujours est-il qu’en lisant cela, http://www.politis.fr/Scene-de-chasse-aux-sorcieres-dans,33278.html, les souvenirs de la bohême sont remontés à la surface, comme les cadavres pleins d’air dans les villages submergés. Et en croisant mes peurs et les éventualités politiques à venir, j’ai comme des sueurs froides. C’est que la police se doit d’être obéissante au pouvoir en place. Quand Pasqua nous envoyait ses tueurs à moto, il le faisait tout à fait légalement. Malik Oussékine disparaissait comme disparaissent les bavures policières avec les années qui passent et l’oubli. Et si demain un pouvoir disons, autoritaire.... voire dictatorial, un peu réactionnaire, enfin bon, plutôt blond, blonde, si un tel pouvoir arrivait à nos portes, que feraient les flics ?

Surtout les mauvais élèves nés en 1998, bien après la disparition des utopies. Surtout les mauvais élèves élevés (?) à coups de consoles de jeu et de massacres. Surtout eux.

A un colloque sur le Front National, il y a mille ans, en Sorbonne, j’étais assis au milieu de vieux messieurs et d’une jolie fille issue comme qui dirait aujourd’hui de la "diversité" - expression sans intérêt. Ces vieux messieurs m’ont proposé de me joindre à eux, et nous avons partagé je crois une omelette à-côté de la librairie des PUF du temps où les livres illisibles peuplaient le Quartier Latin. Ces vieux messieurs étaient juifs et cette jeune fille un peu arabe. L’un d’entre-eux m’avait dit alors : "Tu sais camarade, le jour de la rafle du Vel d’hiv, les flics sont venus le matin chez moi. Ils ont dit à ma mère on repasse cet après-midi... Entretemps, j’étais parti. Tu vois camarade, les flics, ils sont pas tous pourris." Les autres vieux messieurs ont acquiescé en silence. Et je regardais Paris au printemps et la Sorbonne et les marronniers en fleurs. Et je me disais : c’est arrivé ici. Ça arrivera ici aussi. Tout cela ne nous apprend rien. Ils reviendront.

Mille ans plus tard il paraît que l’on cogne pour des raisons de sécurité nationale sur des écologistes mes frères dans Paris Parano, Paname inanimé, coma quelque chose.

Je suis bien certain que nous n’avons toujours rien appris, mais qu’il est des métiers d’avenir dont on se passerait bien. Il parait aussi que vigile, c’est l’avenir.