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Ta voiture en sous-sol

mardi 6 octobre 2015, par Grosse Fatigue

A ceux qui n’aiment pas la méchanceté mais préfèrent les bonnes analyses, je propose de lire ceci. A ceux qui comprennent à quel point il est bon de savourer la mort des hommes et des femmes qui préfèrent mourir que de laisser leurs bagnoles immergées lors d’une tornade, veuillez poursuivre....

Je n’y suis jamais allé. La Nationale 7 enfant, je n’ai jamais connu. Nous regardions les informations à la télévision noir et blanc et le Midi, c’était Michel Fugain. Des copains me racontaient leurs vacances dans le midi et les embouteillages en 404 sous les platanes. Je rêvais de Provence et de lavande, de la mer surtout, de Brigitte Bardot et de St Tropez. J’y serais dans deux jours, pour faire du VTT, au Roc d’Azur. Des amis m’ont dit qu’ils allaient me changer les idées. C’est une bonne idée.

Au bord de la mer, on retrouvera les grosses cactées, la nostalgie de l’été d’il y a deux mois, la grande villa et je chercherai en vain des traces de la guerre à cause du Débarquement de Provence. Je dois faire en noir et blanc la même photo qu’il y a dix ans, en passant du Rolleiflex™ au Nikon Df, et même si les personnages ne sont pas tous les mêmes, on espérera en souriant que nos enfants conserveront cette photo longtemps, dans un ailleurs chez eux.

Quand j’ai vu les images de ces pauvres gens noyés pour sauver leurs bagnoles, je me suis dit que l’on méritait ce que l’on méritait. De même que les types en 4X4 méritent de mourir plus tôt que les autres (les 4X4 sont plus dangereux que les voitures normales, ils ne plient pas, bien fait !), j’avoue ne pas m’apitoyer sur les destructeurs du littoral, ces jeunes retraités éternels qui, pour cause d’héliotropisme, aiment écraser les cigales pour leur donner du béton à bouffer. Autrefois la garrigue, c’était quelque chose. Aujourd’hui, une Fiat Punto™ dans un garage collectif, beurk. Alors on peut toujours nous parler d’orages exceptionnels, de réchauffement climatique ou de phénomène cévenol. La réalité, c’est que des cons, des fadas, se sont dit qu’il serait bon de construire partout tant qu’il y a du soleil, sans tenir compte de rien d’autre. Et ce qui est vrai là-bas l’est aussi ailleurs, sauf que là-bas, il aurait fallu faire attention aux orages violents.

Quand la laideur remplace tout, il ne faut pas se plaindre.

Bien fait pour eux.

Bien fait pour nous.

J’imagine que la terre un jour, aura les mêmes réactions hasardeuses. Nous finirons par disparaître, et tout rentrera dans l’ordre. Quelques survivants parleront peut-être à de nouvelles cigales gigantesques, mais nous ne les verrons jamais car nous n’avons pas la patience. Nous n’avons pas la patience.