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A quoi sert la réforme du collège ?

jeudi 3 septembre 2015, par Grosse Fatigue

J’ai quatre enfants.

Les quatre sont allés à la même école maternelle. Puis à la même école primaire. Ils ont fréquenté les mêmes enfants issus des mêmes familles et des mêmes milieux sociaux.

Les quatre ont réussi à lire correctement en fin de CE1... Pas avant. Ce sont quatre enfants normaux.

Aucun n’a jamais recopié grand-chose le soir : il n’y a pas de devoir. Dans chaque classe, quand on a interrogé l’instituteur ou l’institutrice, ils ont à chaque fois répondu : les devoirs sont interdits le soir. Et si l’on en donne, des familles se plaignent.

Alors bien évidemment, les familles qui ne se plaignent pas organisent à qui mieux-mieux la débandade : elles donnent des dictées, ressortent les vieux Bled™, le Lagarde et Michard pour plus tard, les tables de multiplication. Si ça ne va pas mieux, elles mettent leurs enfants dans une autre école. Les changent de secteur, passent au privé sous contrat. Voire au privé sans contrat.

Je suis un vieux réac. Je me souviens des règles de grammaire, des phrases à recopier. J’étais tellement puni au collège que je passais mes heures de colle à recopier le Bescherelle™. C’est ça de faire l’idiot.

En un mot : je ne comprends pas pourquoi il est toujours nécessaire de réformer le collège alors qu’il faudrait d’abord revenir en arrière en primaire. Ce n’est pas en baissant les exigences que l’on fera des enfants heureux. Cela permet juste d’en faire des consommateurs analphabètes et serviles. En un mot : je ne comprends pas du tout pourquoi il faut tout le temps réformer le collège, alors qu’il faudrait apprendre à lire, à compter, à écrire, et à jouer de la musique à tous les enfants dès le CP.

En un mot : au collège, il est déjà bien trop tard.

Pourquoi ne pas faire simple ? Pourquoi ne pas faire taire les pédagogistes de tous poils ? En un mot : pourquoi ne pas revenir un peu en arrière ?

OUH LÀ LÀ !!!!

REVENIR EN ARRIÈRE ?

MAIS ÇA VA PAS ? Et comment on va faire croire aux parents qu’ils ont besoin d’une tablette tactile et de trois téléphones portables si l’on remet le Bled™ et le Bescherelle™ à l’ordre du jour ? Les gauchistes sont les alliés objectifs de la décérébration des enfants. Oui, Régis Debray le dit mieux que moi. Mais j’en suis persuadé, depuis que j’ai moi-même des enfants...

Le pire est que, derrière un objectif d’égalité sociale, on crée un fossé conséquent. Les enfants d’origine défavorisée ne savent pas qu’ils pourraient faire mieux : plus personne ne leur demande. Quant à ceux qui sont "favorisés", les parents s’en occupent eux-mêmes. Et les poussent à fond, alors que les autres pourraient faire aussi bien. Mais ne le sauront jamais : pas un instituteur pour les découvrir, les encourager.

A Noël : une DS3 sous le sapin.

Voilà. C’était mon quart d’heure pour enfoncer les portes ouvertes. Une manière de se soulager.