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Cinquante nuances de chocolat

vendredi 7 novembre 2014, par Grosse Fatigue

Ça recommence. Une affaire de Noirs. Dans le football. Un lieu où l’intelligence est roi. Je veux dire reine. Un entraîneur nous raconte que les esclaves africains sont moins chers et plus athlétiques. Du pain des jeux putain, du pain et des jeux. A-t-on vraiment évolué depuis deux-mille ans ? Je dis le chiffre au hasard. Je pense au grand public. Le grand public est le grand synonyme. Du pain et des jeux. Le grand public a sans doute besoin de s’identifier au vainqueur. Le vainqueur ne peut quand même pas être noir, rendez-vous compte. Etre noir ! Quelle affaire !

Mon gamin me regarde l’autre soir. Papa, j’espère que je serais pas plus noir quand je serais grand.

Certaines choses nous échappent quand on n’a que la peau blanche.

Chante Nougaro, chante ! Plus fort bon sang !

Ah non. T’es mort.

Je sais que tout cela ne changera jamais. On a toujours besoin d’un plus petit que soi. C’est bien connu. Alors les Noirs, par exemple. Et dans le football, c’est bien pratique. Thuram, tu rames, Alain Souchon.

Oh, bien sûr, j’en connais des Africains. A la fac, tellement. Richissimes chez eux, mais aussi ici. Fils de cousins de diplomates. Jamais de leur faute quoi que ce soit. Aussi cons que tout un chacun. Difficile de s’apercevoir qu’il n’y a rien à en dire de plus que ce que l’on ne dit pas à propos des blancs, par exemple. Un ancien collègue est retourné au pays pour faire des affaires. Pas plus de conscience morale qu’un socialiste aujourd’hui. Peut-on encore reprocher quelque chose à quelqu’un ?

Quand ma femme va se faire tresser dans la boutique miteuse de la coiffeuse africaine, elle écoute et me raconte. Parfois, je vais la chercher en avance et j’écoute attentivement ces dames trop grosses et jamais contentes bavasser l’accent roulant avec des traces de Bantou dedans et des claquements de langues, sur les autres nationalités du continent au sud du Sahel. Des voleuses, des dépravées, des moches, des grosses : voilà ce que sont les autres à leurs yeux. Leurs fameuses sœurs, le bla-bla habituel. Jamais entendu un racisme aussi simplet que dans la langue des Africaines elles-mêmes. Ce qui est rassurant, même pour un entraîneur de football : nous sommes vraiment très égaux.

Restent les apparences trompeuses. Que les minoritaires que nous sommes (je parle de moi, c’est un défouloir) continuent à regarder ailleurs.

Par-dessus.